En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Vivons notre carême avec le Pape François en méditant sur la pauvreté (3)
Quelle pauvreté ? Quelle manière d’aimer
Rembrandt, 1632-2633, Le bon Samaritain, 1630, Wallace collection, Londres
A l’entrée de l’auberge, le bon samaritain remet l’argent à l’hôtelier afin de loger et de soigner le blessé en lui disant : « Aie soin de lui, et ce que tu auras dépensé en plus, c’est moi qui le pairai lors de mon retour ».
La palette est lumineuse, le dessin du cheval est mis en valeur, C’est par le jeu des clairs obscurs que Rembrandt donne toute l’intensité à son œuvre
Donner, le vrai bonheur
Alors quelle est-elle cette pauvreté, grâce à laquelle Jésus nous délivre et nous rend riches ? C’est justement sa manière de nous aimer, de se faire proche de nous, tel le bon Samaritain qui s’approche de l’homme laissé à moitié mort sur le bord de la route (cf. Lc 10, 25ss). Ce qui nous donne la vraie liberté, le vrai salut, le vrai bonheur, c’est son amour de compassion, de tendresse et de partage.
(Message du Pape François pour le carême 2014)
Le texte biblique
Car, je vous le déclare : beaucoup de prophètes et de rois ont voulu voir ce que vous-mêmes voyez, et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu. »
Et voici qu’un docteur de la Loi se leva et mit Jésus à l’épreuve en disant : « Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? »
Jésus lui demanda : « Dans la Loi, qu’y a-t-il d’écrit ? Et comment lis-tu ? »
L’autre répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ton intelligence, et ton prochain comme toi-même. »
Jésus lui dit : « Tu as répondu correctement. Fais ainsi et tu vivras. »
Mais lui, voulant se justifier, dit à Jésus : « Et qui est mon prochain ? »
Jésus reprit la parole : « Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, et il tomba sur des bandits ; ceux-ci, après l’avoir dépouillé et roué de coups, s’en allèrent, le laissant à moitié mort.
Par hasard, un prêtre descendait par ce chemin ; il le vit et passa de l’autre côté.
De même un lévite arriva à cet endroit ; il le vit et passa de l’autre côté.
Mais un Samaritain, qui était en route, arriva près de lui ; il le vit et fut saisi de compassion.
Il s’approcha, et pansa ses blessures en y versant de l’huile et du vin ; puis il le chargea sur sa propre monture, le conduisit dans une auberge et prit soin de lui.
Le lendemain, il sortit deux pièces d’argent, et les donna à l’aubergiste, en lui disant : “Prends soin de lui ; tout ce que tu auras dépensé en plus, je te le rendrai quand je repasserai.”
Le docteur de la Loi répondit : « Celui qui a fait preuve de pitié envers lui. » Jésus lui dit : « Va, et toi aussi, fais de même. »
Luc 10, 25-45
Commentaires
Transmettre aux pauvres par amour pour Dieu
« Lorsque nous transmettons aux pauvres par amour pour Dieu, ce que lui-même nous a donné, il nous promet le centuple dans la béatitude éternelle. Quel intérêt avantageux ! Quel bienheureux bénéfice ! Qui ne donnera pas à cet excellent négociant tout ce qu’il possède, alors qu’il va prendre soin de nos affaires et nous suppliera de nous tourner vers lui, de pleurer nos péchés et de nous abandonner à la charité, d’abord envers nous même, et en suite envers nos proches. Car ainsi que l’eau éteint le feu, la charité efface les péchés.
Tant de pauvres viennent ici que je me demande souvent moi-même comment on pourra les secourir ; mais Jésus Chrsit pourvoit à tout et nourrit tout le monde. Beaucoup de pauvres viennent à la maison de Dieu, parce que Grenade est une grande ville où il fait très froid, surtout en hiver. Actuellement, cette maison loge plus de cent dix personnes : malades, bien portants, domestiques, pélerins. […] ils viennent ici et on leur donne le feu, l’eau et le sel, ainsi que des récipients pour y faire cuire leur nourriture. Pour tout cela on ne demande aucun paiement à personne, mais le Christ pourvoit.
Je suis en ce moment accablé de dettes [..] Mais lorsque je vois tant de pauvres, mes frères et mon prochain, souffrir au-delà de leurs forces, subir tant de peines dans leur âme et dans leur corps, et que je ne peux les soulager, je suis bien triste. Mais je mets ma confiance dans le Christ, car il connait mon cœur. C’est pourquoi je dis : malheureux l’homme qui met sa confiance dans l’homme et non pas dans le Christ seul. Car les hommes, tu en seras séparé, que tu le veuilles ou non. Mais le Christ est fidèle, il est toujours là, car le Chrsit prévoit tout. A tout instant, rendons lui grâce. Amen »
Lettre de saint Jean de Dieu (1495-1550)