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Centre d'enseignement de théologie à distance

Vivons notre carême avec le Pape François en méditant sur la pauvreté (1)

Jacques Louis David (1748-1825), Bélisaire demandant l’aumône, 1780. Palais des Beaux Arts de Lille

Bélisaire est un général victorieux sous Justinien, empereur byzantin de 525 à 565, qui lui a fait crever les yeux par jalousie. Il est alors destitué ; devenu vieux et aveugle, il est poussé à la mendicité à l’écart de la ville. Le thème de la piété est omniprésent dans le tableau, il touche les plus faibles, la femme, l’enfant et le vieillard. Les mains tendues horizontalement des trois personnages soulignent cette idée de faiblesse exprimant le besoin et nécessitant la charité

 

Vivons notre carême avec le Pape François en méditant sur la pauvreté.

La pauvreté dont parle la Bible n’est pas seulement une condition économique et sociale, ce peut aussi être une disposition intérieure, une attitude d’âme. L’Ancien Testament nous révèle les richesse spirituelles de la pauvreté et le Nouveau Testament reconnaît dans les vrais pauvres les héritiers privilégiés du Royaume de Dieu.

Dans son message pour le carême le pape François nous fait méditer sur ces différents aspects :

«  Je m’inspirerai de la formule de Saint Paul : « Vous connaissez en effet la générosité de notre Seigneur Jésus Christ : lui qui est riche, il est devenu pauvre à cause de vous, pour que vous deveniez riches par sa pauvreté » (2 Co 8, 9).

L’Apôtre s’adresse aux chrétiens de Corinthe pour les encourager à être généreux vis-à-vis des fidèles de Jérusalem qui étaient dans le besoin.

[..] Ces paroles nous disent avant tout quel est le style de Dieu. Dieu ne se révèle pas par les moyens de la puissance et de la richesse du monde, mais par ceux de la faiblesse et la pauvreté : « Lui qui est riche, il est devenu pauvre à cause de vous … ».

Le Christ, le Fils éternel de Dieu, qui est l’égal du Père en puissance et en gloire, s’est fait pauvre ; il est descendu parmi nous, il s’est fait proche de chacun de nous, il s’est dépouillé, « vidé », pour nous devenir semblable en tout (cf. Ph 2, 7 ; He 4, 15).

Quel grand mystère que celui de l’Incarnation de Dieu !C’est l’amour divin qui en est la cause, un amour qui est grâce, générosité, désir d’être proche et qui n’hésite pas à se donner, à se sacrifier pour ses créatures bien-aimées. La charité, l’amour, signifient partager en tout le sort du bien-aimé. L’amour rend semblable, il crée une égalité, il abat les murs et les distances. C’est ce qu’a fait Dieu pour nous. Jésus en effet, « a travaillé avec des mains d’homme, il a pensé avec une intelligence d’homme, il a agi avec une volonté d’homme, il a aimé avec un cœur d’homme.Né de la Vierge Marie, il est vraiment devenu l’un de nous, en tout semblable à nous, hormis le péché » (Conc. œcum. Vat. II, Const. past. Gaudium et spes, n. 22 §2

Message du Pape François pour le carême 2014

Le texte biblique

Frères, nous voulons vous faire connaître la grâce que Dieu a accordée aux Églises de Macédoine.

 Dans les multiples détresses qui les mettaient à l’épreuve, l’abondance de leur joie et leur extrême pauvreté ont débordé en trésors de générosité.

 Ils y ont mis tous leurs moyens, et davantage même, j’en suis témoin ; spontanément,

avec grande insistance, ils nous ont demandé comme une grâce de pouvoir s’unir à nous pour aider les fidèles de Jérusalem.

Au-delà même de nos espérances, ils se sont eux-mêmes donnés d’abord au Seigneur, et ensuite à nous, par la volonté de Dieu.

 Et comme Tite avait déjà commencé, chez vous, cette œuvre généreuse, nous lui avons demandé d’aller jusqu’au bout.

 Puisque vous avez tout en abondance, la foi, la Parole, la connaissance de Dieu, toute sorte d’empressement et l’amour qui vous vient de nous, qu’il y ait aussi abondance dans votre don généreux !

 Ce n’est pas un ordre que je donne, mais je parle de l’empressement des autres pour vérifier l’authenticité de votre charité.

 Vous connaissez en effet le don généreux de notre Seigneur Jésus Christ : lui qui est riche, il s’est fait pauvre à cause de vous, pour que vous deveniez riches par sa pauvreté

 

2 Corinthiens 8, 9

Commentaires

 « Frères et compagnons de ma misère, puisque tous nous sommes pauvres, tous nous avons faim de la grâce divine, – et les apparentes supériorités que font valoir de biens petits critères ne sauraient masquer cette vérité, – laissez-vous enseigner l’amour des pauvres, non pas d’un cœur indifférent, mais pleins au contraire de cet enthousiasme qui vous gagnera le Royaume. Et priez, afin que ma parole sache vous enrichir et rassasier vos âmes et qu’elle puisse pétrir le pain spirituel dont vous êtes affamés, soit qu’à l’exemple d’un Moïse, elle fasse tomber la manne du ciel et nourrisse les hommes avec ce pain angélique, soit qu’elle parvienne avec presque rien à rassasier des milliers d’hommes dans le désert, comme le fit plus tard Jésus, notre pain véritable, le père de notre véritable vie.

Il n’est guère aisé de discerner, entre toutes, la vertu supérieure qui mérite notre préférence, c’est un peu comme si dans une prairie aux mille fleurs capiteuses, il fallait chercher la plus belle et la plus odorante, lorsque chacune attire à elle seule le promeneur par son éclat et son parfum et invite sa main à la cueillir la première. [.. les trois vertus sont la foi, l’espérance et la charité!]

[.. ] Suivons donc le Verbe, n’attendons de repos que là-haut, méprisons les biens du monde, n’en tirons que l’avantage qu’ils peuvent nous procurer : gagnons notre salut par l’aumône , partageons avec les pauvres, afin d’être riches dans le ciel. Donne une part à l’âme, et non au seul corps, une part à Dieu et non au seul monde. Ote quelque chose au ventre pour le réserver à l’Esprit. Ne laisse pas le feu tout consommer, tiens-en une partie à l’abri des flammes terrestres, enlève au tyran pour offrir au Maître […] donne un peu à celui qui t’a beaucoup donné, offre même tout à celui qui t’a tout prodigué. Tu ne surpasseras jamais la magnificence de Dieu, quand tu sacrifieras toute ta fortune et ta propre personne en surcroît puisque c’est recevoir que se donner à Dieu. Quoique tu offres, il t’en restera tpojours davantage et tu ne donneras rien de toi puique tout vient de Dieu. [ …].

Grégoire de Naziance (+390), Homélie 14, sur les soins à donner aux pauvres, 373

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