En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
L’annonce des païens
Saint Paul enseignant, chapelle palatine Palerme 1130-1160, mosaïque du 14ème s.
La chapelle palatine de Palerme est située à l’intérieur, au premier étage du palais du palais des Normands.
Elle est décorée de superbes mosaïques byzantines. L’or y prédomine, et elles représentent des scènes bibliques de l’Ancien et Nouveau Testament. Celles consacrées à saint Pierre et saint Paul datent du 14ème siècle.
Saint Paul dont le nom est inscrit à côté de lui, enseigne dans la synagogue représentée en arrière plan. Il est représenté en mouvement, enseignant la main levée, vêtu d’un beau vêtement blanc qui le met en valeur. Son visage est barbu et jeune comme il est habituellement représenté. Il est auréolé. Il annonce la Parole.
Des juifs zélés reconnaissables à leur tenue et leur coiffe, l’écoutent attentivement. Ils sont assis, comme des personnages importants.
De l’autre côté, se tient, plus petit, comme en arrière un soldat debout devant le palais ; il l’écoute également. Sa tenue est magnifique, dans son armure, son bouclier et son épée. L’annonce atteint également les païens.
Le texte biblique
Paul et Barnabé leur déclarèrent avec assurance : « C’est à vous d’abord qu’il était nécessaire d’adresser la parole de Dieu. Puisque vous la rejetez et que vous-mêmes ne vous jugez pas dignes de la vie éternelle, eh bien ! nous nous tournons vers les nations païennes.
C’est le commandement que le Seigneur nous a donné : J’ai fait de toi la lumière des nations pour que, grâce à toi, le salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre. »
En entendant cela, les païens étaient dans la joie et rendaient gloire à la parole du Seigneur ; tous ceux qui étaient destinés à la vie éternelle devinrent croyants.
Ainsi la parole du Seigneur se répandait dans toute la région.
Actes 13,46-49
Commentaires
La prédication de Paul à la synagogue d’Antioche de Pisidie est reçue par un petit nombre, mais rejetée avec violence par la plupart.
Les versets précédant notre passage montrent que la parole de Paul est bien reçue par les juifs et les prosélytes qui sont des païens convertis.
Le sabbat suivant, toute la ville est rassemblée pour écouter la Parole. A la vue de cette foule les juifs sont remplis de fureur. Ils réagissent avec zèle (zèlos), mot qui recouvre à la fois jalousie et zèle religieux. Ils se sentent dépossédés de leur privilège d’être le peuple de la Parole et passent de la curiosité à la colère. Ils pensent que l’offre de salut devrait rester le privilège d’Israël.
En fait c’est sur l’offre universelle de la Parole que la crise s’enflamme.
Paul et Barnabé réagissent avec fermeté, ils parlent tous les deux avec l’assurance que l’Esprit Saint donne à ses porte parole.
Ici, ils confirment cette opinion déclarant que la Parole est destinée aux Juifs d’abord et qu’il y a une indéniable priorité à maintenir dans l’annonce de l’Évangile : le peuple élu, dépositaire des promesses de Dieu, doit recevoir la bonne nouvelle de leur accomplissement ; mais à la suite du refus des juifs, Paul et Barnabé se tournent vers les païens.
L’universalité du salut avait déjà annoncée en Isaïe 49,6 ; Dieu dit au prophète serviteur :
« C’est trop peu que tu sois mon serviteur pour relever les tribus de Jacob, ramener les rescapés d’Israël : je fais de toi la lumière des nations, pour que mon salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre. »
Le prophète serviteur a été choisi pour être lumière des nations. Mais si les juifs rejettent l’Évangile, les missionnaires se tourneront alors vers ceux à qui le message doit aussi être annoncé, afin que le dessein de Dieu s’accomplisse.
La vocation de Paul d’évangéliser les païens est ainsi confortée et un tournant décisif est pris.