En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Jésus guérit la belle-mère de Pierre
Guérison de la belle-mère de Pierre, L’évangéliaire copte-arabe 1250, Bibliothèque de Fels, Institut Catholique de Paris.
Cet évangéliaire copte-arabe fut exécuté au Caire, en Egypte , vers 1250. Il fut copié par le moine Gabriel, futur patriarche d’Alexandrie. C’est une des plus précieux témoins de l’art du manuscrit copte.
Il est réalisé sur du papier dit « oriental », sans filigrane, dans les deux langues copte et arabe. Les illustrations recouvrent 18 pages réparties dans l’ensemble du livre.
Les illustrations des textes évangéliques occupent des pages pleines divisées en six petites vignettes représentant des des scènes évangéliques, accompagnées dans les marges d’inscriptions arabes.
Une femme est assise sur un lit. Derrière elle se détache un homme, probablement Pierre.Le Christ, les pieds nus, se penche sur elle. Derrière lui se tient un jeune homme. La scène est toute de simplicité, centrée sur la rencontre des deux personnages qui se penchent l’un vers l’autre et dont les auréoles se touchent, Jésus s’incline vers la femme, son corps forme un arc de compassion.
Le texte biblique
En quittant la synagogue, Jésus, accompagné de Jacques et de Jean, alla chez Simon et André. Or, la belle-mère de Simon était au lit avec de la fièvre. Sans plus attendre, on parle à Jésus de la malade. Jésus s’approcha d’elle, la prit par la main, et il la fit lever. La fièvre la quitta, et elle les servait.
Le soir venu, après le coucher du soleil, on lui amenait tous les malades, et ceux qui étaient possédés par des esprits mauvais. La ville entière se pressait à la porte. Il guérit toutes sortes de malades, il chassa beaucoup d’esprits mauvais et il les empêchait de parler, parce qu’ils savaient, eux, qui il était.
Le lendemain, bien avant l’aube, Jésus se leva. Il sortit et alla dans un endroit désert, et là il priait. Simon et ses compagnons se mirent à sa recherche. Quand ils l’ont trouvé, ils lui disent : « Tout le monde te cherche. »Mais Jésus leur répond : « Partons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame la Bonne Nouvelle ; car c’est pour cela que je suis sorti. »
Il parcourut donc toute la Galilée, proclamant la Bonne Nouvelle dans leurs synagogues, et chassant les esprits mauvais.
Mc 1, 29-39
Commentaires
Dès le premier jour où Jésus, après son baptême, est revenu chez lui, en Galilée, il a été happé par sa mission. De toute la région on venait à lui, soit pour l’entendre quand il prêchait dans les synagogues avec une autorité toute nouvelle, soit pour se faire guérir ou lui amener des malades.
Ce que saint Marc nous décrit aujourd’hui est un peu une journée type de Jésus, et encore ce jour-là a-t-il été plutôt calme, car après la prédication à la synagogue, la petite troupe des disciples a respecté le repos sacré pour le jour du Seigneur.
Souvent les guérisons commençaient tard : on amenait les malades après la journée de travail, et l’on attendait que le soleil fût couché pour ne pas les transporter en pleine chaleur. Quand les derniers repartaient, guéris, la nuit était parfois fort avancée.
Comment Jésus équilibrait-il cette vie surmenée ? – par la prière. Souvent les disciples l’entendaient se lever, bien avant le jour, et ils se disaient :« Jésus s’en va prier ». Il s’éloignait dans un lieu solitaire, et là, dans le silence, il parlait à son Père avec ses mots d’homme ; il le louait avec les Psaumes d’Israël, il accueillait dans sa volonté d’homme le vouloir de Dieu.
Mais ce matin-là, tout au début de la mission de Jésus, les disciples n’avaient pas encore pris l’habitude de voir le Maître gagner la solitude, et, une fois réveillés, Simon-Pierre en tête, ils partent à sa poursuite. L’ayant enfin trouvé, ils lui disent :« Tout le monde te cherche ! »
La réponse de Jésus va les surprendre :« Allons ailleurs ! » Les Apôtres arrivaient pour lui dire, en somme :« Tu as réussi ! C’est fait ! Les gens t’ont compris ! Ils veulent t’entendre de nouveau ! » Et Jésus leur déclare : « Allons dans les bourgs voisins, afin que j’y prêche aussi, car c’est pour cela que je suis sorti ».
C’est pour cela qu’il avait quitté Nazareth. C’est pour cela qu’il était venu d’auprès de Dieu. C’est comme si Jésus leur disait :« Savez-vous ce qu’est ma mission ? Savez-vous ce que c’est que la mission ? »
Comme les disciples , nous serions tentés parfois de dire à Jésus :« C’est fait, Seigneur ; notre groupe t’a trouvé ; ensemble nous t’avons écouté ; nous sommes bien ensemble, et bien avec toi. Chez nous, tout le monde te cherche ! Viens parmi nous. Reste chez nous ! »
Dans la vie personnelle de prière, – et pour nous dans la vie d’oraison continuelle – un désir semblable pourrait nous monter au cœur, qui nous ferait dire à Jésus :« Enfin, Seigneur, je t’ai trouvé, retrouvé ! Enfin j’expérimente ta présence ! Reste avec moi, puisque je te cherche ! » Et le Seigneur nous dit :« Allons ailleurs ! Allons vers ceux qui ne me connaissent pas ! Allons, moi avec vous et vous avec moi, pour que l’amour dont mon Père m’a aimé soit connu jusqu’aux confins de la terre. »
« Allons ailleurs, nous dit Jésus, allons au-delà, allons plus loin, allons jusqu’aux extrémités du monde, car c’est pour cela que je suis sorti du Père. Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie ».
Fr. Jean-Christian Lévêque, o.c.d.