En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Exultez de joie
Marc Chagall, 1887-1985, la danse, 1950-52, Centre Pompidou, Paris
Ce tableau a été commandé à Chagall pour le foyer du Watergate Theater de Londres pour lequel a été également réalisé le tableau le cirque. Ce sont deux thèmes familiers de Chagall. Ce thème de la danse s’assimile à une prière ou une action de grâce, propre à la culture hassidique et biblique qui imprègne l’artiste.
L’évocation de la danse est ici actualisée dans une ronde paysanne dans le village de Vence reconnaissable à sa tour ronde.
Sur le fond d’un jaune éclatant paré des ors du soleil, parfois rehaussé de rouge qui structure les formes, Chagall organise la chorégraphie de ses personnages emportés dans un mouvement tournoyant.
Au centre un être hybride, danseur et musicien à tête d’animal, mène la danse et rend métaphoriquement présente la force créatrice au sein de la peinture elle-même.
Une corbeille de fruits et un poisson évoquent la luxuriance de la vie.
Le bouquet que tend au musicien danseur la jeune femme en vert à la longue chevelure bleue est l’hommage somptueux que rend le peintre à la musique et à la danse ainsi que l’hymne qu’il dédie à la liberté et à la vie.
Le texte biblique
Exultez sans fin, réjouissez-vous de ce que je vais créer. Car je crée une Jérusalem de joie, un peuple d’allégresse.
Je trouverai mon allégresse en Jérusalem, ma joie en mon peuple. On n’y entendra plus de cris ni de pleurs.
Is 65,18-19
Commentaires
Cette lecture d’Isaïe est proposée dans la liturgie des heures pour l’office du milieu du jour.
Elle provient du troisième livre d’Isaïe.
Elle annonce un oracle en forme de vision, comme dans l’apocalypse « Alors j’ai vu un ciel nouveau et une terre nouvelle, puisque le premier ciel et la première terre avaient disparu ; il n’y a plus de mer. » (Ap 21,1).
Dieu parle et ce qu’il annonce éclate de façon magistrale : c’est la radicale nouveauté qu’il réalise pour Jérusalem et le peuple qu’il aime. Il va « créer » une Jérusalem nouvelle où règnent la joie et l’allégresse.
Jérusalem avait été battue en brèche au temps de l’Exil, elle était la femme veuve, orpheline de ses enfants. Elle est désormais redevenue, comme en noces de prime jeunesse, l’épouse de ce Dieu, sa préférence. Désormais appelée et fondée au pays d’allégresse, il lui est annoncé la fin de toute larme et de tout cri. L’horreur qu’elle vécue dans sa chair au temps des coups de Babylone, est pour toujours disparue.