En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
sainte Marthe
La résurrection de Lazare, scène d’une iconostase, 1ere moitié du 12e, monastère Sainte Catherine du Sinai
Cette icône montre la scène bien souvent représentée tant en Orient qu’en Occident de la résurrection de Lazare.
Les différents groupes de personnages sont bien identifiés et séparés les uns des autres.
Lazare est dans son tombeau et son linceul, avec ses amis en pleurs, près de lui, prêts à fermer le tombeau.
À gauche Jésus et ses disciples arrivent à Béthanie. Jésus porte une auréole cruciforme, tandis que Pierre et sans doute Jean ont une simple auréole. Jésus porte dans la main le rouleau de la Parole, mais Pierre qui regarde aussi Lazare, tient également le rouleau de la Parole. Jésus bénit Lazare. Jean nous regarde ; nous prend-il à témoin ?
En bas du tableau se trouvent les deux sœurs Marthe et Marie.
Marie est représentée toute petite et comme si elle était restée à la maison, une cruche est derrière elle.
Marthe est partie vers Jésus, elle se prosterne devant celui qu’elle reconnaît comme son Seigneur.
Les modelés sont doux et les formes sont souples. Les silhouettes sont élancées. On note un certain maniérisme dans les attitudes des amis de Lazare. Voilà quelques caractéristiques du style chypriote du 12ème siècle.
Le texte biblique
Beaucoup de Juifs étaient venus manifester leur sympathie à Marthe et à Marie, dans leur deuil.
Lorsque Marthe apprit l’arrivée de Jésus, elle partit à sa rencontre, tandis que Marie restait à la maison.
Marthe dit à Jésus : « Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort.
Mais je sais que, maintenant encore, Dieu t’accordera tout ce que tu lui demanderas.
»
Jésus lui dit : « Ton frère ressuscitera. »
Marthe reprit : « Je sais qu’il ressuscitera au dernier jour, à la résurrection. »
Jésus lui dit : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ;
et tout homme qui vit et qui croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? »
Elle répondit : « Oui, Seigneur, tu es le Messie, je le crois ; tu es le Fils de Dieu, celui qui vient dans le monde. »
Jn 11,19-27
Commentaires
Comme toujours chez Jean, ce récit de la résurrection de Lazare est centré sur Jésus. C’est autour de lui que tous les personnages sont appelés à faire des choix.
La scène se déroule à Béthanie, près de Jérusalem, où se trouvent Lazare et ses deux sœurs.
Lazare est décédé, et Béthanie étant proche, beaucoup d’amis des deux sœurs Marthe et Marie leur rendent visite.
Marthe quitte le groupe de deuil pour aller à la rencontre de Jésus.
Ainsi Marthe se positionne déjà dans un rapport privilégié de croyante, elle se trouve face à Jésus. Jésus présent, la mort ne peut l’emporter. Nous allons trouver cela dans trois expressions utilisées par Marthe.
Elle affirme d’abord sa conviction que Jésus a pouvoir sur la mort. La présence de Jésus est l’occasion pour elle de confesser sa foi en Jésus. Elle « sait » que tout ce que Jésus demandera à Dieu, Dieu le lui accordera. Cela correspond à une demande.
Elle reconnaît en Jésus un homme de Dieu à l’image d’Elie et Elisée à qui Dieu a donné pouvoir de faire vivre les morts (1 R 17, 17-24). Mais pour un croyant juif, seul Dieu peut faire vivre.
Quand Jésus s’efface pour lui rappeler la foi juive en la résurrection des morts, elle « sait » que son frère ressuscitera à la résurrection du dernier jour.
Enfin Jésus se présente comme la résurrection et la vie ; alors Marthe dépasse le « savoir » pour le « croire », et prononce sa profession de foi : « Je crois que tu es le Christ , le Fils de Dieu. »
Jésus est Dieu venu parmi les hommes. Elle le reconnaît comme étant plus grand que Elie et Elisée, comme étant celui qui fait vivre, à l’image de Dieu lui-même.
Et ainsi Marthe confesse Jésus, le Messie de Dieu (aboutissement du judaïsme), le Fils de Dieu (nouveauté chrétienne), vainqueur de la mort, qui invite tout homme à le suivre dans sa résurrection.