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Centre d'enseignement de théologie à distance

L’amas de richesse

Rembrandt (1606-1669), le changeur de monnaie, 1627, musée des beaux arts de Berlin

 

Cette toile fait partie des premières œuvres de Rembrandt. Après six mois d’apprentissage à Amsterdam chez le plus important maître de l’époque, Pieter Lastman dont l’influence pour le goût du clair obscur est marquante dans ses premières œuvres, Rembrandt ouvre un atelier à Leyde. Dès 1625 il signe sa première œuvre connue qui nous soit parvenue, la lapidation de saint Etienne. En 1627 il enseigne déjà à des apprentis dont le le peintre Gérard Dou. Rembrandt réalise alors des peintures de taille modeste mais très détaillées, costumes, bijoux et les thèmes traités sont essentiellement religieux et allégoriques.

 

Rembrandt côtoyait les usuriers du ghetto, entrait dans leurs tanières : ils pesaient l’or au trébuchet, les pauvres s’y entassaient par familles, vêtus de haillons roussis, d’oripeaux indiens de rencontre, où les brocanteurs empilaient dans l’obscurité des objets hétéroclites.

 

La technique de Rembrandt est alors minutieuse, sa facture est lourde, la couleur épaisse. Mais quelle mise en scène : la lumière frappe les personnages et les objets. Sa volonté de serrer de près l’extériorité le conduit à un art soigné, propre, lisse. C’est la lumière qui structure le tableau. Rembrandt concentre la scène sur le personnage qui est plongé dans son activité et sa réflexion intérieure, et ainsi amène irrésistiblement le spectateur à réfléchir sur le même sujet. On ne peut rester indifférent.

 

Cet homme usurier est absorbé par son activité et ses pensées, accumule l’argent, qui est tout son univers, mais il reste enfermé dans sa propre pauvreté. 

Le texte biblique

 « Ne vous faites pas de trésors sur la terre, là où les mites et la rouille les dévorent, où les voleurs percent les murs pour voler.

 Mais faites-vous des trésors dans le ciel, là où les mites et la rouille ne dévorent pas, où les voleurs ne percent pas les murs pour voler.

 Car là où est ton trésor, là aussi sera ton coeur.

 La lampe du corps, c’est l’oeil. Donc, si ton oeil est vraiment clair, ton corps tout entier sera dans la lumière ;

 mais si ton oeil est mauvais, ton corps tout entier sera plongé dans les ténèbres. Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, quelles ténèbres y aura-t-il !

 

Mt 6,19-23

Commentaires

Nous lisons aujourd’hui la dernière partie du Sermon sur la montagne .

Après avoir traité de la piété authentique, Jésus lance une dernière série d’exhortations sur la confiance des disciples envers le Père. Il en arrive à parler des richesses accumulées sur terre

Le thème du trésor fait appel à l’expérience des bons placements : les beaux vêtements peuvent être troués par des mites, les métaux précieux peuvent être cambriolés, tandis qu’un capital placé dans les cieux, auprès de Dieu, se retrouve hors d’atteinte de ces dangers.

Que représente ce capital placé aux cieux ? Ce n’est sans doute rien d’autre que la récompense promise à l’aumône, à la prière et au jeûne authentiques tels que Jésus les a décrits précédemment.

Dans le judaïsme ancien, la conception de l’aumône, comme un « placement » confié à Dieu apparaît souvent (cf Si 29,11-12 : « Dispose de ton trésor selon les préceptes du Très Haut : ainsi te sera-t-il plus profitable que l’or. Enferme tes aumônes dans tes greniers ; ce sont elles qui te délivreront de tout malheur ».

 

Le choix que fera le disciple à qui Jésus s’adresse directement (« tu », « ton cœur »..) entre les deux types de trésor, révélera son cœur, son être profond.

Pour faire son choix, le disciple dispose de son œil qui permet de se diriger vers le bon objectif. Il symbolise ce juste discernement sans le quel on se retrouve dans le noir. Matthieu illustre cela par l’image de la lumière, l’oeil est la lampe du corps..

N’y aurait-il pas la possibilité d’un compromis ? Impossible, il faut choisir dit Jésus dans le verset suivant notre passage : « Aucun homme ne peut servir deux maîtres : ou bien il détestera l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’Argent. ». 

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