En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
careme : année de la foi : le credo (2) : de l’évangile au credo
Pantocrator Daphni, mosaïque à fond d’or, 11e siècle
Une fois réglée la crise iconoclaste, la représentation du Christ Pantocrator qui magnifie sa figure en soulignant sa divinité, va progressivement s’imposer dans la coupole principale des églises.
Au 11e et 12e furent construites en Orient , notamment en Grèce comme Hosios Loukas ou Daphni des églises dont le décor iconographique est très riche. La place d’honneur, coupole centrale ou conque de l’abside est occupée par une figure majestueuse dans le droit fil des décisions de Nicée II, celle du Pantocrator christique. Il est seul, en buste, avec une frontalité hiératique, rappelant la première icône de sainte Catherine au Sinaï (6-7e s). L’apogée de ce type d’art est cette représentation de Daphni. C’est l’une des images le plus célèbres de l’art byzantin. Impressionnant, le Pantocrator apparaît comme le Très Haut et le Tout Puissant . Son visage est grave et digne. Les signes de sa souveraineté se révèlent dans son attitude, son énergie. Il surplombe le spectateur qui lève les yeux vers lui et s’impose à son esprit comme à son corps. Le fond est d’or et lumineux.
Le regard semble fixer le spectateur, mais en fait est insaisissable. Si Dieu me regarde, se dit-on, il voit très au-delà.
Il s’agit d’une présence d’intensité, à la fois proche et distante, inquiétante et rassurante, bonne et sévère.
Le texte biblique
Je vous rappelle, frères, l’Evangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu, auquel vous restez attachés, et par lequel vous serez sauvés si vous le retenez tel que je vous l’ai annoncé ; autrement, vous auriez cru en vain. Je vous ai transmis en premier lieu ce que j’avais reçu moi-même : Christ est mort pour nos péchés, selon les Ecritures. Il a été enseveli, il est ressuscité le troisième jour, selon les Ecritures. l est apparu à Céphas, puis aux Douze.
Ensuite, il est apparu à plus de cinq cents frères à la fois ; la plupart sont encore vivants et quelques-uns sont morts. Ensuite, il est apparu à Jacques, puis à tous les apôtres. En tout dernier lieu, il m’est aussi apparu, à moi l’avorton. Car je suis le plus petit des apôtres, moi qui ne suis pas digne d’être appelé apôtre parce que j’ai persécuté l’Eglise de Dieu. Mais ce que je suis, je le dois à la grâce de Dieu et sa grâce à mon égard n’a pas été vaine. Au contraire, j’ai travaillé plus qu’eux tous : non pas moi, mais la grâce de Dieu qui est avec moi. Bref, que ce soit moi, que ce soit eux, voilà ce que nous proclamons et voilà ce que vous avez cru.
1 Co 15,1-8
La grâce du Seigneur Jésus Christ, l’amour de Dieu, et la communion du Saint Esprit soient avec vous tous.
2 Co 13,13
Commentaires
Pour ce temps de carême en l’année de la foi, il nous est proposé de reprendre certains articles du Credo.
Aujourd’hui les premières proclamations de foi (les kérygmes), véritables sources du Credo dans l’Evangile.
“L’origine de l’Ecriture ne se situe pas dans la recherche humaine, mais dans la divine révélation qui provient du Père des lumières, de qui toute paternité au ciel et sur terre tire son nom. De lui, par son Fils Jésus Christ, s’écoule en nous l’Esprit Saint. Par l’Esprit Saint, partageant et distribuant ses dons à chacun de nous selon sa volonté, la foi nous est donnée et, par la foi, le Christ habite en nos cœurs. Telle est la connaissance de Jésus Christ de laquelle découle, comme de sa source, la fermeté et l’intelligence de toute la sainte Ecriture.
Il est donc impossible d’entrer dans la connaissance de l’Ecriture sans posséder d’abord, insérée en soi, la foi du Christ, comme la lumière, la porte et le fondement de toute l’Ecriture. Car, aussi longtemps que nous vivons en exil loin du Seigneur, la foi est elle-même le fondement stable, la lumière directrice et la porte d’entrée dans toutes les illuminations surnaturelles. Selon la mesure de cette foi, doit être mesurée la sagesse qui nous est donnée par Dieu afin de ne pas goûter plus qu’on ne doit, mais de goûter avec sobriété et selon la mesure de foi que Dieu départit à chacun.”
St Bonaventure (1217-1274) Breviloquium (Prologue, 2),