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Centre d'enseignement de théologie à distance

saint Barnabé prechant

Saint Barnabé prêchant. Legenda aurea. Bx J. de Voragine. XVe.

 

La légende dorée est un ouvrage rédigé en latin entre 1261 et 1266 par Jacques de Voragine (1228-1298), dominicain, archevêque de Gênes. Il raconte la vie d'environ 150 saints et martyrs chrétiens et certains épisodes de l'année liturgique, avec la vie du Christ et de la Vierge.

La Légende dorée a été commencée vers 1260 et sera remaniée jusqu'à la mort de l'auteur.

 

Les récits avaient pour vocation d'exalter la foi. Le véritable objet du livre est mettre en évidence le combat que mène Dieu contre les esprits du Mal, s'exprimant notamment dans le courage des martyrs.

Ainsi on y trouve une collection de modèles de vie exemplaires.

Voilà un extrait de ce qui est dit à propos de Barnabé :

« Barnabé veut dire fils de celui qui vient, ou bien fils de consolation, ou fils de prophète, ou fils qui enserre. Quatre fois il a le titre de fils pour quatre sortes de filiation. L'écriture donne ce nom de fils, en raison de la génération, de l’instruction, de l’imitation, et de l’adoption. Or, il fut régénéré par J.-C. dans le baptême, il fut instruit dans l’évangile, il imita le Seigneur par son martyre, et il en fut adopté par la récompense céleste. […] Il réunit et rassembla dans la foi une multitude de personnes; la preuve en est dans sa mission à Antioche. Ces quatre qualités sont indiquées dans le livre des Actes (XI).

C'était un homme, mais un homme de courage, ce qui a trait à la première qualité, bon, c'est pour la seconde, plein du Saint-Esprit, voilà pour la troisième, et fidèle ou plein de foi, ceci regarde la quatrième qualité…. »

On voit dans cette vignette  Barnabé dans la grande ville d'Antioche, avec ses grands monuments, et son enceinte. Debout, auréolé, il prêche la Bonne Nouvelle à la population locale, hommes et femmes qui l'écoutent avec attention.

Le texte biblique

Le violent mouvement soulevé contre Étienne avait provoqué la dispersion des frères. Ils allèrent jusqu'en Phénicie, à Chypre et à Antioche. Ils annonçaient la Parole exclusivement aux Juifs.

Et pourtant, il y avait parmi eux des hommes, originaires de Chypre et de Cyrénaïque, qui, en arrivant à Antioche, s'adressaient aussi aux Grecs pour leur annoncer cette Bonne Nouvelle : Jésus est le Seigneur.

La puissance du Seigneur était avec eux : un grand nombre de gens devinrent croyants et se convertirent au Seigneur.

 L'Église de Jérusalem entendit parler de tout cela, et l'on envoya Barnabé jusqu'à Antioche.

 A son arrivée, voyant les effets de la grâce de Dieu, il fut dans la joie.

Il les exhortait tous à rester d'un cœur ferme attachés au Seigneur ; c'était un homme de valeur, rempli d'Esprit Saint et de foi. Une foule considérable adhéra au Seigneur.

Barnabé repartit pour aller à Tarse chercher Saul. Il le trouva et le ramena à Antioche.

Pendant toute une année, ils furent ensemble les hôtes de l'Église, ils instruisirent une foule considérable ; et c'est à Antioche que, pour la première fois, les disciples reçurent le nom de « chrétiens ».

 

Actes 11, 19-26

Commentaires

Lors de de la persécution qui a suivi la mort d'Étienne, les Hébreux ( juifs devenus chrétiens demeurés à Jérusalem, qui parlaient l'araméen) ne sont pas inquiétés, mais les Hellénistes (juifs devenus chrétiens, venant de la diaspora, de langue et de culture grecque) ont été chassés. On les retrouve à Antioche. Antioche était à l'époque la troisième ville de l'empire par la population (plus de 500 000 habitants), une grande ville commerçante au carrefour des routes de l'Orient et de l'Occident. Le texte d'Actes 11 que nous lisons est la suite du récit commencé au chapitre 8 . L'auteur des Actes insiste à nouveau sur le fait que la diffusion de la Bonne Nouvelle n'est pas réservée à quelques uns, grands responsables, mais qu’elle est portée par beaucoup de simples chrétiens, de ceux qui ont été dispersés après le martyre d'Étienne. Une bonne occasion pour souligner qu'un martyre porte du fruit, va susciter de nouvelles prédications dans des régions plus lointaines.

Une grande nouveauté est ici soulignée, on se met à prêcher directement aux Grecs qui se tournent vers le Seigneur, c’est-à-dire à des païens. Jusqu'alors Philippe avait agrandi la sphère de l'Église en annonçant la Bonne Nouvelle aux Samaritains, tandis qu’on voyait Pierre et Jean imposer les mains pour faire entrer les nouveaux croyants au sein de l'Église, autour de Jérusalem. Maintenant un nouveau type d'Église se fait jour, en dehors de Jérusalem, suscitée par la prédication de la parole de Dieu et par l'Esprit. Mais il faut avoir l'accord de l'Église mère sise à Jérusalem.

Ce ne sont plus Pierre et Jean qui sont envoyés, mais Barnabé. C'est un homme droit et rempli de l'Esprit qui reconnaît en cette nouvelle mission l'œuvre de Dieu, car il est assuré du bien fondé de ce nouveau type d'Église. Les nouveaux prédicateurs ne sont plus originaires de Jérusalem, Barnabé est originaire de Chypre, Lucius mentionné un peu plus loin est originaire de Cyrène. Ce sont des Hellenistes, qui ont des affinités culturelles avec les Grecs qu'ils évangélisent !

La Bonne Nouvelle est exprimée de façon très simple : « Jésus est Seigneur », aux Juifs on disait plutôt : « Jésus est le Christ », le Messie attendu, ce qui n'aurait pas de sens pour des oreilles grecques.

Barnabé confirme que l'accroissement considérable de la communauté est bien conforme au projet du Seigneur. Mais la tâche est encore grande, il faut enseigner les nouveaux croyants, trouver les moyens de fonder et de nourrir la foi de ces païens convertis qui ne connaissent pas la Bible, à la différence des Juifs convertis.

Barnabé décide d'aller chercher Paul à Tarse et tous deux animent cette nouvelle communauté pendant un an. 

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