En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Sa venue est aussi certaine que celle de l'aurore
Claude Monet, 1840-1926, Bras de la Seine près de Giverny – Brouillard, 1897- Collection particulière.
On le sait, Monet fut fasciné par les paysages d’eau, en particulier la Seine à Giverny . il l’a peinte sous tous ses aspects, par soleil ou par brouillard. Chaque fois une « impression » différente se dégage. Ici, brouillard obscurcissant le paysage, on ne distingue même plus les formes de la Seine, des berges, des arbres. Et pourtant, cette brume va se dissiper au matin, l’espoir est là, le soleil levant de couleur dorée, donne cette trouée pleine d’espoir On pourra retrouver le jour, le jour du Seigneur. « La venue du Seigneur est sûre comme l’aurore ». L’amour du peuple est fugitif comme la brume du matin, comme la rosée qui s'évapore à la première heure ; superbement représentée ici., cette brume n’a pas de consistance, elle est immatérielle. Cette manière a été vue comme une avancée,
un chemin vers l’abstraction de la part de Monet. On lui a souvent reproché cette immatérialité, cet éloignement du réel. Ce n’est que l ‘éphémère qui le passionnait, ce qui se dissipe, ce qui change vite au gré des changements atmosphériques.
Le texte biblique
test de maintenanCe passage est un dialogue entre Dieu et son peuple, un dialogue qui reprend après une rupture ; le peuple a délaissé son Dieu, et le désastre qu’il a subi signe cet abandon : « c'est lui qui nous a cruellement déchirés, c'est lui qui nous guérira ».
La guerre syro-ephraimite a opposé les rois de Damas et Samarie au roi de Juda, ceux-ci tentant de faire participer Jérusalem à leur ligue anti-assyrienne. Juda a fait appel aux Assyriens, qui l’ont sauvé de la menace moyennant tribut. Damas disparaît , la Samarie est sauvée in extremis mais est lourdement imposée par l’Assyrie.
Le peuple reconnaît que la source de ses malheurs se trouve dans l’abandon de Dieu ; Lui seul peut guérir, si le peuple revient vers lui : « retournons vers le Seigneur….efforçons-nous de le connaître ».
Connaître le Seigneur, le thème est majeur chez Osée, mais il désigne une voie difficile.
Cette reconnaissance implique une confiance totale : dans deux jours il nous aura rendu la vie et au troisième jour il nous aura relevés, sa venue est certaine comme l’aurore, on est assuré de l’œuvre de Dieu.
Osée parle de pluie et d’ondée, ce qui fait d’abord penser à une réminiscence du dieu Ba‘al , dieu cananéen qui représentait la fécondité et qui épousait le rythme des saisons ; sa mort suivie de son retour la vie était fêtée chaque année.
Mais le Dieu d’Israël seul est maître de la vie et de la mort. Et il connaît l’infidélité de son peuple : l’amour que le peuple offre en réponse au châtiment divin ne vaut pas car il est léger, superficiel, inconstant, comme la rosée qui s’évapore à la première heure. Il est tout entier dans l’apparence et l’extériorité : holocaustes, sacrifices, autant de gestes insignifiants et vains. Ce n’est pas ce que veut le Seigneur.
Ce que veut le Seigneur, c’est l’amour et la connaissance de Dieu, c’est l’amour du prochain, le cœur fidèle et attentif à l’autre. Voilà le seul retour que Dieu reconnaisse : « alors il nous relèvera et nous vivons en sa présence » !
ce
Commentaires
« Allons ! Revenons au Seigneur ! C'est lui qui nous a cruellement déchirés,
c'est lui qui nous guérira ;lui qui nous a meurtris, il pansera nos blessures. Après deux jours il nous rendra la vie, le troisième jour il nous relèvera et nous vivrons en sa présence. Efforçons-nous de connaître le Seigneur ; sa venue est aussi certaine que celle de l'aurore, elle sera bienfaisante pour nous comme l'ondée, comme les pluies de printemps qui arrosent la terre. »Et Dieu répondit : «Que vais-je te faire, Éphraïm ?
Que vais-je te faire, Juda ? Votre amour est fugitif comme la brume du matin,
comme la rosée qui s'évapore à la première heure. Voilà pourquoi je vous ai frappés par mes prophètes, je vous ai massacrés par les paroles de ma bouche. Car c'est l'amour que je désire, et non les sacrifices, la connaissance de Dieu, plutôt que les holocaustes.»
Osée 6,1-6