En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
La nativité de Jean Baptiste
Rodin (1840-1917) Jean Baptiste prêchant, 1878. Musée Rodin, Paris
Rodin a supprimé la croix que tenait saint Jean-Baptiste, accentuant ainsi la portée du geste. «Il marche. Il marche comme si toutes les étendues du monde étaient en lui et comme s’il les distribuait dans son pas. Il marche » (Rilke 1903). Rodin réalise ce bronze où il veut représenter Jean Baptiste, « comme un homme de la nature, un illuminé, un croyant ». Cette puissante figure, plus grande que nature, en mouvement, a l’enthousiasme du prophète qui peut entraîner tout un peuple. Jean Baptiste est avant tout l’envoyé de Dieu, le témoin de la lumière, celui qui a prophétisé le Christ et l’a montré aux hommes.
Le texte biblique
S’adressant à des pays lointains, un personnage qui est nommé Israël au v 3, ( mais le nom n’apparaît pas dans certains manuscrits) parle de sa relation avec le Seigneur dont il est le serviteur et des paroles qu’il a entendues de lui.
Au début il évoque sa vocation, son appel par le Seigneur qui l’a appelé par son nom. Le Seigneur le transforme et lui donne des « armes » pour qu’il puisse manifester sa gloire. La suite du texte évoque un débat intérieur : le prophète-serviteur n’a rien réalisé et il est fatigué. Mais le Seigneur continue à le protéger et confirme sa vocation qui est de contribuer au retour d’Israël ; plus encore, il l’élargit en faisant de lui la lumière des nations pour que le salut atteigne les extrémités de la terre.
Ce personnage reçoit les qualifications habituelles du peuple élu « appelé dès le sein maternel » (44,2), « formé » (43,1), « choisi » (41,8), appelé par s on nom » (43,1). En même temps il est au service d’Israël qu’il doit relever et regrouper. Il est « lumière des nations ». En effet, sa fidélité au Seigneur et la libération du peuple déporté seront aux yeux de tous les hommes un témoignage rendu au Dieu d’Israël : un appel à rejoindre le peuple élu et à se laisser sauver par lui (45,22).
Les Actes des Apôtres (13,47) reprennent ce texte pour évoquer la mission des apôtres et au-delà, celle du Christ qui les envoie. La prophétie de Syméon en Luc 2,32 évoque le même passage, en parlant du Christ avec les mêmes mots. : Jésus enfant y est annoncé comme devant être « la lumière des nations, pour accomplir la vocation d’Israël ».
Commentaires
Écoutez-moi, îles lointaines !
Peuples éloignés, soyez attentifs !
J'étais encore dans le sein maternel
quand le Seigneur m'a appelé ;
j'étais encore dans les entrailles de ma mère
quand il a prononcé mon nom
Il a fait de ma bouche une épée tranchante,
il m'a protégé par l'ombre de sa main ;
il a fait de moi sa flèche préférée,
il m'a serré dans son carquois
Il m'a dit :
« Tu es mon serviteur, Israël,
en toi je me glorifierai. »
Et moi, je disais :
« Je me suis fatigué pour rien,
c'est pour le néant, c'est en pure perte
que j'ai usé mes forces. »
Et pourtant, mon droit subsistait aux yeux du Seigneur,
ma récompense auprès de mon Dieu.
Maintenant le Seigneur parle,
lui qui m'a formé dès le sein de ma mère
pour que je sois son serviteur,
que je lui ramène Jacob
et que je lui rassemble Israël.
Oui, j'ai du prix aux yeux du Seigneur,
c'est mon Dieu qui est ma force.
Il parle ainsi :
«C'est trop peu que tu sois mon serviteur
pour relever les tribus de Jacob
et ramener les rescapés d'Israël :
je vais faire de toi la lumière des nations,
pour que mon salut
parvienne jusqu'aux extrémités de la terre.»
Isaïe 49,1-6