En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Fête de Saint Pierre et Saint Paul
Palerme chapelle palatine, XIIe siècle
Pierre est enfermé dans sa prison représentée dans la ville de Jérusalem. Il a les mains ouvertes, offrande ou prière, les chaînes attachées aux pieds, et les gardiens dorment à l’extérieur de la prison. L’ange est au-dessus, il flotte, il n’est pas de ce monde, il est l’envoyé de Dieu, avec ailes et bâton de messager. Son œuvre est au-dessus des vicissitudes de ce monde. C’est le divin qui intervient. Pierre et l’ange ont beaucoup plus d’importance dans la représentation que les gardiens endormis. C’est la victoire de Dieu qui est soulignée, Pierre est déjà dans l’attente de la résurrection.
Le texte biblique
A Pierre, comme à Paul, Dieu a donné son soutien comme il le donne à tout son peuple. A travers la libération de Pierre par le messager de Dieu, la sollicitude de Dieu est manifeste. Pierre est libéré de sa prison, où Hérode Agrippa l’avait enfermé pour plaire aux juifs. Pierre en prison avait tout donné, il était prêt à aller jusqu’au bout, il avait confiance et il s’était endormi. L’ange est obligé de frapper, Pierre agit comme un automate. Ses chaînes tombent, les portes s’ouvrent. Il est libéré, il court vers ses amis. Il s’agit tout d’abord d’une libération personnelle. Mais l’apôtre était un personnage important de l’Église de Jérusalem qui avait prié pour lui et dont la prière a été exaucée. Le pouvoir de Dieu est plus fort que le pouvoir politique d’Hérode. La libération de Pierre s’étend à toute l’Église. La parole de Dieu va croître et se multiplier malgré le pouvoir politique qui s’y oppose.
On a souvent remarqué que le récit de la libération de Pierre était écrit comme un récit de résurrection ; de fait celle-ci est en marche ! La libération opérée par Dieu en faveur de son peuple se prolonge et se renouvelle dans la vie de chaque fidèle.
Ce texte du chapitre 12 des Actes, est encadré par deux actions de Paul : la fin du chapitre 11 annonce l’envoi de Barnabé et Saul pour apporter une aide financière à Jérusalem qui souffrait de la famine. Et à la fin du chapitre 12 Barnabé et Saul s’en reviennent. Les deux apôtres, Pierre et Paul, ne peuvent être séparés, malgré les différends qui les ont parfois opposés. Les Actes des Apôtres entrelacent les récits de leurs missions pour l'ouverture de la foi aux païens. L’Église les vénère comme fondateurs de l’Église de Rome et garants de la foi véritable.
Saint Augustin souligne : « en un même jour on célèbre la passion de deux apôtres ! Mais les deux ne faisaient qu’un, bien qu’ils aient souffert à des jours différents. Ils ne faisaient qu’un : Pierre a précédé, Paul a suivi. »
Commentaires
A cette époque, le roi Hérode Agrippa se mit à maltraiter certains membres de l'Église. Il supprima Jacques, frère de Jean, en le faisant décapiter. Voyant que cette mesure était bien vue des Juifs, il décida une nouvelle arrestation, celle de Pierre. On était dans la semaine de la Pâque. Il le fit saisir, emprisonner et placer sous la garde de quatre escouades de quatre soldats; il avait l'intention de le faire comparaître en présence du peuple après la fête. Tandis que Pierre était ainsi détenu, l'Église priait pour lui devant Dieu avec insistance. Hérode allait le faire comparaître ; la nuit précédente, Pierre dormait entre deux soldats, il était attaché avec deux chaînes. Tout à coup surgit l'ange du Seigneur, et une lumière brilla dans la cellule. L'ange secoua Pierre, le réveilla et lui dit : « Lève-toi vite. » Les chaînes tombèrent de ses mains.
Alors l'ange lui dit : « Mets ta ceinture et tes sandales. » Pierre obéit, et l'ange ajouta : « Mets ton manteau et suis-moi. »Il sortit derrière lui, mais, ce qui lui arrivait grâce à l'ange, il ne se rendait pas compte que c'était vrai, il s'imaginait que c'était une vision. Passant devant un premier poste de garde, puis devant un second, ils arrivèrent à la porte en fer donnant sur la ville. Elle s'ouvrit toute seule devant eux. Une fois dehors, ils marchèrent dans une rue, puis, brusquement, l'ange le quitta. Alors Pierre revint à lui, et il dit : « Maintenant je me rends compte que c'est vrai : le Seigneur a envoyé son ange, et il m'a arraché aux mains d'Hérode et au sort que me souhaitait le peuple juif. ». S'étant repéré, il arriva à la maison de Marie, la mère de Jean surnommé Marc, où se trouvaient réunies un certain nombre de personnes qui priaient.
Actes 12,1-12