En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Veiller pour être prêts – Avent
Que devons-nous faire ?
C’est une question que tous nous nous posons, parfois désemparés par la situation du monde et de l’Eglise
Le CETAD propose, à partir des textes de la liturgie, de réfléchir à quelques attitudes à adopter pendant la période de l’Avent.
Première attitude proposée : celle de veiller.
Edvard Munch, 1863-1944, la nuit étoilée, 1893, Musée d’Oslo
Munch est un peintre expressionniste norvégien du 19/20 siècle.
Ce paysage nocturne représente la côte d’Åsgårdstrand, station balnéaire proche d’Oslo, où Munch a acheté une grande maison atelier et où il a passé ses étés à la fin des années 1880.
Le peintre se représente lui-même, dans ce profil noir présent en bas du tableau. C’est un autoportrait caché. Il est une ombre, motif très important dans la culture du Nord, où l’ombre devient un véritable personnage.
Munch essaie de capturer ses émotions suscitées par la nuit plutôt que d’enregistrer ses qualités pittoresques. La couleur bleue traduit le mysticisme et la mélancolie du paysage et les émotions du peintre.
Un monticule à droite représente un groupe d’arbres. Une clôture blanche court en diagonale devant. On peut voir l’ombre de deux personnages marchant dans la nuit.
Les étoiles du ciel se reflètent dans l’eau et un éclair de lumière dans les arbres brille de mille feux.
Munch utilise la méthode de différentes épaisseurs de peinture bleue et verte, qui sont mélangées pour donner l’impression d’un ciel nocturne.
Le peintre livre sa vision singulière et personnelle du monde où vie et mort sont inextricablement liées et où la nature joue un rôle clé dans la perception et la diffusion des émotions. L’homme dans l’ombre de la vie terrestre aspire aux clartés du ciel étoilé. Il veille.
Le texte biblique
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Comme il en fut aux jours de Noé,
ainsi en sera-t-il lors de la venue du Fils de l’homme.
En ces jours-là, avant le déluge,
on mangeait et on buvait, on prenait femme et on prenait mari,
jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche ;
les gens ne se sont doutés de rien,
jusqu’à ce que survienne le déluge qui les a tous engloutis :
telle sera aussi la venue du Fils de l’homme.
Alors deux hommes seront aux champs :
l’un sera pris, l’autre laissé.
Deux femmes seront au moulin en train de moudre :
l’une sera prise, l’autre laissée.
Veillez donc,
car vous ne savez pas quel jour
votre Seigneur vient.
Comprenez-le bien :
si le maître de maison
avait su à quelle heure de la nuit le voleur viendrait,
il aurait veillé
et n’aurait pas laissé percer le mur de sa maison.
Tenez-vous donc prêts, vous aussi :
c’est à l’heure où vous n’y penserez pas
que le Fils de l’homme viendra. »
Mt 24, 37-44
Commentaires
Ce texte invite les chrétiens à vivre leur quotidien et à gérer leur histoire en se tenant toujours prêts à accueillir ce qui vient ; il écarte toutefois toute spéculation sur la date de la fin du monde mais il souligne le caractère inéluctable de la venue du Fils de l’Homme. Matthieu va utiliser quatre paraboles pour illustrer ce motif de la vigilance, nous ne savons ni le jour ni l’heure..
Jésus rappelle les événements du déluge, comme un avertissement sur l’avènement du Fils de l’Homme, la fin des temps. Il n’insiste pas sur l’inconduite de ceux qui furent engloutis mais sur leur imprévoyance: les hommes vivaient normalement, mangeaient, se mariaient mais n’ont pas voulu savoir que Dieu pouvait intervenir en juge dans leur quotidien.
L’expression « Fils de l’Homme » vient de la grande vision du prophète Daniel au 2e s av JC :
“Je regardais, au cours des visions de la nuit, et je voyais venir, avec les nuées du ciel, comme un Fils d’homme; il parvint jusqu’au Vieillard, et on le fit avancer devant lui. Et il lui fut donné domination, gloire et royauté; tous les peuples, toutes les nations et les gens de toutes langues le servirent. Sa domination est une domination éternelle, qui ne passera pas, et sa royauté, une royauté qui ne sera pas détruite”(Dn 7, 13-14).
En hébreu l’expression fils d’homme veut dire simplement « homme », mais en même temps Daniel parle d’un homme qui vient sur les nuées du ciel, donc qui appartient au monde de Dieu. Quand Jésus se désigne comme le Fils de l’Homme, il ne parle pas seulement de sa vie présente, il annonce le fait qu’il vient de Dieu et son rôle de Sauveur.
La venue du Fils de l’Homme aura la même brutalité que le déluge: parmi les hommes occupés dans leurs champs ou les femmes occupées à leurs tâches ménagères, certains seront pris pour le salut, comme autrefois dans l’arche de Noé, d’autres seront laissés aux affres du déluge.
Comment se fera le tri dramatique, on ne le sait. Naturellement il n’y pas là deux catégories distinctes de l’humanité, d’un côté les bons et de l’autre les mauvais. Du bon et du mauvais il y en a en chaque homme, c’est donc en chacun de nous que le bon sera préservé et le mal extirpé.
L’important est que Jésus insiste sur un fait: il faut veiller en raison du caractère surprenant et toujours imminent de l’événement.
Jésus, pour se faire comprendre fait la comparaison avec la venue d’un voleur qui perce le mur de la maison…. Pour éviter un cambriolage il faudrait ne jamais dormir. La venue du Fils de l’Homme est toute aussi imprévisible,
Il faut donc être prêt en tout temps, une certitude : Jésus Christ viendra.
Et il vient déjà chaque fois que nous renonçons en nous à faire du mal et que nous acceptons de travailler au grand projet de Dieu: aimer et relever chaque être humain.