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Saint Benoît

Attribué à Gentile da Fabriano, 1370-1427, Comment Saint Benoit enfant répare le crible cassé, 1415-1420, Musée des Offices à Florence.
Contemporain de Fra Angelico, Gentile da Fabriano, est un peintre italien du 15e siècle,
Son chef d’œuvre fut l‘Adoration des mages exécuté pour la chapelle de Palla Strozzi dans la sacristie de la basilique de la sainte Trinité à Florence.
Il décrit ici un épisode de la vie de saint Benoît enfant, la réparation d’un crible en terre cuite que sa nourrice avait emprunté pour trier les grains et qu’elle avait cassé.
Benoït s’en est emparé, s’éloigna pour prier, et le crible fut réparé !
Gentile da Fabriano place la scène dans un palais florentin à l’architecture typique de la fin de d’âge gothique avec des loggias, des balcons des incrustations de marbre, des arcs trilobés, et des plafonds en bois peint.
Cette scène est la première d’une série de quatre épisodes de la vie de saint Benoît. Elle est inspirée par les écrits de saint Grégoire le Grand sur la vie du saint qu’il termine ainsi :
« Je voudrais bien, Pierre, te raconter encore une foule de choses au sujet de ce vénérable Père ; […] cet homme de Dieu, entre tant de miracles par lesquels il a brillé dans le monde, n’a pas laissé de resplendir aussi par les paroles de son enseignement : en effet, il a écrit une Règle monastique qui l’emporte par son esprit de discernement et la clarté de son discours. Quelqu’un voudrait-il connaître plus à fond ses mœurs et sa vie : il pourra trouver dans ce code de la Règle tous les actes du Maître, car, en aucune façon, le saint homme n’aurait pu enseigner autre chose que ce qu’il vivait. »
Le texte biblique
Écoutez la parole du Seigneur, vous qui êtes pareils aux chefs de Sodome ! Prêtez l’oreille à l’enseignement de notre Dieu, vous, peuple de Gomorrhe !
Que m’importe le nombre de vos sacrifices ? – dit le Seigneur. Les holocaustes de béliers, la graisse des veaux, j’en suis rassasié. Le sang des taureaux, des agneaux et des boucs, je n’y prends pas plaisir.
Quand vous venez vous présenter devant ma face, qui vous demande de fouler mes parvis ?
Cessez d’apporter de vaines offrandes ; j’ai horreur de votre encens. Les nouvelles lunes, les sabbats, les assemblées, je n’en peux plus de ces crimes et de ces fêtes.
Vos nouvelles lunes et vos solennités, moi, je les déteste : elles me sont un fardeau, je suis fatigué de le porter.
Quand vous étendez les mains, je détourne les yeux. Vous avez beau multiplier les prières, je n’écoute pas : vos mains sont pleines de sang.
Lavez-vous, purifiez-vous, ôtez de ma vue vos actions mauvaises, cessez de faire le mal.
Apprenez à faire le bien : recherchez le droit, mettez au pas l’oppresseur, rendez justice à l’orphelin, défendez la cause de la veuve.
Is 1, 10-17
Commentaires
La règle de saint Benoît organise la vie des moines bénédictins et oriente leur spiritualité. Le pape saint Grégoire le Grand, en a souligné la discrétion, c’est-à-dire le souci de ne rien exiger d’excessif.
Outre la manière dont s’organise concrètement la vie des moines, la Règle décrit les vertus monastiques que sont l’obéissance, l’humilité et l’esprit de silence. Elle organise en détail la liturgie monastique, que saint Benoît appelle l’Opus Dei, l’œuvre de Dieu.
A la fin de sa Règle, quelques chapitres donnent la quintessence de l’esprit de saint Benoît. Ils insistent sur la charité qui doit unir les frères : ils ne doivent pas se condamner mutuellement, mais au contraire s’obéir les uns les autres :
« DE MÊME QU’IL Y A UN ZÈLE AMER, mauvais, qui sépare de Dieu et mène à l’enfer,
de même il y a un bon zèle qui sépare des vices et mène à Dieu et à la vie éternelle.
Les moines exerceront donc ce zèle avec toute la ferveur de l’amour,
c’est-à-dire qu’ils se préviendront d’égards les uns les autres,
supporteront avec une extrême patience leurs infirmités physiques et morales,
rivaliseront d’obéissance les uns les autres.
Ils se témoigneront un chaste amour fraternel.
Ils auront pour Dieu une crainte d’amour.
Ils aimeront leur abbé d’un amour humble et sincère.
Ils ne préféreront absolument rien au Christ,
qui veuille nous conduire tous ensemble à la vie éternelle. »
Règle de saint Benoit, Ch 72
On peut voir, sur le site du CETAD, une méditation sur du texte d’Isaïe