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Centre d'enseignement de théologie à distance

L’Epiphanie

Frères de Limbourg, nés vers 1380  Tres riches heures du duc de Berry, la rencontre des mages, Musée Condé, Chantilly

Les rois mages

En ces jours de l’Epiphanie on continue à « tirer les rois » pour se parer de couronnes ! Nombreux sont les artistes qui ont illustré l’histoire légendaire des trois mages, l’imagination populaire ayant très tôt brodé sur le texte unique de Matthieu 2, 1-12 dans le Nouveau Testament.

Les Limbourg ont produit deux œuvres, l’une portant sur le voyage des rois mages, ici reproduite, l’autre sur l’adoration des rois mages devant l’enfant Jésus.  

La légende faisait partie de l’imagerie médiévale, les imaginations étaient excitées par les voyages en Orient et par les riches présents offerts pour vénérer l’enfant Jésus, or, encens et myrrhe.

La rencontre des rois mages


Sont représentés ici les cortèges des trois rois Mages qui se rejoignent dans un paysage enchanteur, sous un ciel d’azur éclairé par une étoile brillante. Ils viennent de tous les pays connus en ce 15e siècle, l’étoile leur étant apparue à tous en même temps.

Par elle et par eux, Dieu fait signe à l’univers entier. Ils sont là tous les trois, et, bien que l’évangile ne dise rien de leur nombre, ce nombre a un sens : trois parties du monde, trois âges de la vie ? Tout est symbole, seul le symbole permet de percevoir le mystère.

Ici les trois rois mages sont représentés selon des formes conventionnelles. Venant de différentes parties du monde, ils se rencontrent à un croisement marqué par une montjoie (petit monticule placé au bord des chemins, en général surmonté d’une croix, destiné à célébrer un événement important). Au temps des croisades, elles étaient utilisées pour indiquer les sites depuis lesquels on pouvait voir Jérusalem.

Melchior, Balthasar et Gaspard


En bas à droite, Melchior porte vraisemblablement la coiffure et la tenue de l’empereur byzantin Manuel II.

Sur la gauche Balthasar ressemble à un sultan avec sa barbe noire et son turban : cette représentation a été inspirée par un portrait équestre de Constantin sur une médaille en or appartenant au duc de Berry.

Enfin, Gaspard, en haut à droite, rappelle les trait des premiers Césars dont le duc possédait aussi des médailles.

Les Limbourg accentuèrent l’origine orientale des rois en représentant tous les personnages de l’escorte, enrubannés et accompagnés d’animaux exotiques, de chameaux et de guépards.

 

Jerusalem à Paris

Au fond la ville doit représenter une évocation de Jérusalem. En fait on reconnaît les monuments de la ville de Paris, la Sainte chapelle, le palais, Notre Dame et la colline de Montmartre. De l’autre côté, il doit s’agir du château de Montlhéry.

 

Le texte biblique

Lecture de l’évangile de Matthieu (Mt 2,1-12)

 

  Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. Or, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem

  et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui. »

  En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé, et tout Jérusalem avec lui.

  Il réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple, pour leur demander où devait naître le Christ.

  Ils lui répondirent : « À Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète :

  Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Juda, car de toi sortira un chef, qui sera le berger de mon peuple Israël. »

  Alors Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue ;

  puis il les envoya à Bethléem, en leur disant : « Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant. Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. »

  Après avoir entendu le roi, ils partirent. Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédait, jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant.

  Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie.

  Ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe.

  Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.

Mt 2,1-12

Commentaires

Le récit de Matthieu

Matthieu est le seul évangéliste à mentionner les mages ; il écrit simplement que « vinrent de l’Est des mages jusqu’à Jérusalem ». Depuis les Pères de l’Eglise, leur nombre est fixé à trois et ils sont connus pour être des rois venant de contrées lointaines où l’on trouve de l’or et des épices.

L’Epiphanie

Les mages mettent leurs insignes de gloire aux pieds du Roi des rois, c’est l’Epiphanie, la manifestation au monde entier (et donc à tous les païens) de la venue de Dieu au milieu des siens. Jésus, le Sauveur, tout en gardant son humilité extrême d’enfant, resplendit en sa gloire. 


Les mages, venus de l’Orient, vont déposer aux pieds du Sauveur

      l’or pour signifier sa royauté,

      l’encens pour signifier sa divinité,

      la myrrhe pour rappeler son ensevelissement.

Des savants

En fait ces mages ne sont pas des rois, mais des savants, qui consultaient les astres. Mais les textes de l’Ancien Testament comme Isaïe au chapitre 60 ou le psaume 71 annonçaient que les rois viendraient de Tharsis et des îles, de Chaba et de Seba, du monde entier, apporter leurs trésors au Roi des rois, dont le royaume n’est pas de ce monde.

 

« Ils furent transportés de joie, parce que leur espérance, loin d’être trompée, se trouvait affermie, et qu’ils ne s’étaient pas exposés inutilement aux fatigues d’un si long voyage »

Saint Jean Chrysostome (344/49 – 407), Homélie pour l’Epiphanie

 

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