En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Fête du saint sacrement, fête de la Présence
Jean Bazaine , 1904-2001, Saint-Guénolé , 1964 , coll part
Jean Bazaine est un peintre d’avant garde française du 20 e siècle, pratiquant une peinture non figurative, colorée, atemporelle, épurée. Ses lignes et ses aplats témoignent de sa spiritualité.
Il réduit sa palette à quelques couleurs essentielles, et ouvre un espace où la lumière , activée par le fond de la toile laissée vierge, se mêle aux flèches et coups de vent de l’écriture posée en rafales.
Le monde et la peinture se rejoignent par les rythmes et les vibrations échangés dans la lumière du petit village breton de saint Guenolé, où mer et ciel se confondent, où nuages, vagues et rochers dessinent selon les heures des accents, des passages.
Le peintre semble pénétrer au cœur du chant lumineux, et de vouloir en franchir le flux manifesté partout autour de lui.
Dans son œuvre il cherche à répondre à l’émotion directe suscitée par la lecture des phénomènes naturels, notamment les manifestations de la lumière dont il s’est efforcé avec sa propre sensibilité de traduire la force de propagation, les mouvements, éclats, reflets et transparences .
Le texte biblique
Comment rendrai-je au Seigneur
tout le bien qu’il m’a fait ?
J’élèverai la coupe du salut,
j’invoquerai le nom du Seigneur.
Il en coûte au Seigneur
de voir mourir les siens !
Ne suis-je pas, Seigneur, ton serviteur,
moi, dont tu brisas les chaînes ?
Je t’offrirai le sacrifice d’action de grâce,
j’invoquerai le nom du Seigneur.
Je tiendrai mes promesses au Seigneur,
oui, devant tout son peuple.
Ps115 (116b), 12-13, 15-16ac, 17-18
Commentaires
Dans son infinie pauvreté, il se laisse recevoir par nos mains vides et tendues vers sa présence. Nous devenons dépositaires de la vie du Christ, participant de sa divinité.
En écho au Noli me tangere, ne me touche/reteins pas que Jésus ressuscité dit à Marie, il faut, je crois, comprendre l’eucharistie à la fois comme la proximité la plus intime de Dieu et comme une distance qui nous sépare de la communion définitive.
Ce que l’on mange ce n’est pas une chose mais une présence. Cette distance c’est le temps qu’il faut à l’humanité pour être rassemblée au pied de la croix. C’est la totalité du temps et de l’histoire des hommes. Seul est proche celui qui s’est totalement vidé » de lui-même. Le Christ est notre prochain le plus proche, mais nous sommes loin. Il nous fait proches.
C’est à la mesure de ce vide que nous creusons en nous, du désir, de la place que nous lui laissons, que la proximité s’approche et que nous devenons nous-mêmes et ensemble proximité pour l’autre, sans le savoir »
Anne Lecu, Ceci est mon corps, cerf, 2018
Sermon de Saint Augustin
« Donc, si c’est vous qui êtes le corps du Christ et ses membres, c’est votre mystère qui se trouve sur la table du Seigneur, et c’est votre mystère que vous recevez. A cela, que vous êtes, vous répondez : « Amen », et par cette réponse, vous y souscrivez. On vous dit : « Le corps du Christ », et vous répondez « Amen ». Soyez donc membres du corps du Christ, pour que cet Amen soit véridique. »
Saint Augustin, 354-430, Sermon 272