En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
La Transfiguration
Sieger Koder, 1925-2015, la transfiguration, coll part
Sieger Koder est un prêtre et artiste catholique allemand, considéré comme un prédicateur puissant et coloré avec des images !
Dans cette représentation de la Transfiguration, deux parties sont bien distinctes, séparées par une ligne sèche, le niveau du divin et le niveau de l’humain.
Jésus est transfiguré devant eux pour aider Pierre, Jacques et Jean à surmonter le scandale de la Croix qu’il leur avait annoncé quelques jours plus et qui va advenir à Jérusalem.
Dans la partie haute, toute lumineuse, comme dans un monde divin, Jésus est entouré de Moïse et d’Elie.
Dans la partie basse les trois apôtres, devant la « haute » montagne, paraissent refermés sur eux-mêmes. Sont-ils aptes à voir l’invisible ? Leurs yeux sont fermés mais touchés par la lumière divine qui vient d’en haut, de la partie supérieure du tableau. Ils ressentent une grande crainte, et ferment les yeux éblouis par le mystère.
Le peintre veut montrer le mystère, et au-delà, la capacité des apôtres mystérieusement à contempler l’invisible, à voir les choses comme Dieu les voit. Pour cela l’être humain doit très souvent fermer les yeux « l’essentiel est invisible pour les yeux » (saint Exupéry, in Le petit prince)
Le texte biblique
En ce temps-là,
Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère,
et il les emmena à l’écart, sur une haute montagne.
Il fut transfiguré devant eux ;
son visage devint brillant comme le soleil,
et ses vêtements, blancs comme la lumière.
Voici que leur apparurent Moïse et Élie,
qui s’entretenaient avec lui.
Pierre alors prit la parole et dit à Jésus :
« Seigneur, il est bon que nous soyons ici !
Si tu le veux,
je vais dresser ici trois tentes,
une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. »
Il parlait encore,
lorsqu’une nuée lumineuse les couvrit de son ombre,
et voici que, de la nuée, une voix disait :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé,
en qui je trouve ma joie :
écoutez-le ! »
Quand ils entendirent cela, les disciples tombèrent face contre terre
et furent saisis d’une grande crainte.
Jésus s’approcha, les toucha et leur dit :
« Relevez-vous et soyez sans crainte ! »
Levant les yeux,
ils ne virent plus personne,
sinon lui, Jésus, seul.
En descendant de la montagne,
Jésus leur donna cet ordre :
« Ne parlez de cette vision à personne,
avant que le Fils de l’homme
soit ressuscité d’entre les morts. »
,Mt 17,1-9
Commentaires
« Et il fut transfiguré devant eux: son visage devint brillant comme le soleil » (Mt 17, 2). L’épisode évangélique de la transfiguration du Christ, dans lequel les trois Apôtres Pierre, Jacques et Jean apparaissent comme ravis par la beauté du Rédempteur, peut être considéré comme icône de la contemplation chrétienne. Fixer les yeux sur le visage du Christ, en reconnaître le mystère dans le chemin ordinaire et douloureux de son humanité, jusqu’à en percevoir la splendeur divine définitivement manifestée dans le Ressuscité glorifié à la droite du Père, tel est le devoir de tout disciple du Christ ; c’est donc aussi notre devoir. En contemplant ce visage, nous nous préparons à accueillir le mystère de la vie trinitaire, pour faire l’expérience toujours nouvelle de l’amour du Père et pour jouir de la joie de l’Esprit Saint. Se réalise ainsi pour nous la parole de saint Paul : « Nous reflétons tous la gloire du Seigneur, et nous sommes transfigurés en son image, avec une gloire de plus en plus grande, par l’action du Seigneur qui est Esprit » (2 Co 3, 18)
« La Transfiguration est le mystère de lumière par excellence. Selon la tradition, elle survint sur le Mont Thabor. La gloire de la divinité resplendit sur le visage du Christ, tandis que, aux Apôtres en extase, le Père le donne à reconnaître pour qu’ils “l’écoutent” (cf. Lc 9,35 par) et qu’ils se préparent à vivre avec Lui le moment douloureux de la Passion, afin de parvenir avec Lui à la joie de la Résurrection et à une vie transfigurée par l’Esprit Saint. »
Jean Paul II, Rsosarium Virginis Mariae, n9 et 21, lettre apostolique 2002