En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
L’eau , l’esprit et le sang
Andrea del Verrocchio,1435-1488, et Leonard de Vinci, Le baptême du Christ, 1468/78, Galerie des offices, Florence
Verrochio a peint cette représentation du baptême du Christ pour le monastère de San Salvi de Vallembrosa. En Toscane au Sud de Florence.
Jean Baptiste baptise Jésus dans les eaux du Jourdain. Il tient au-dessus de sa tête un rouleau ou l’on peut lire Ecce D (ei). Son visage est solide, construit par un jeu contrasté d’ombres et de lumières, son vêtement paraît simple et usé
L’Esprit Saint descend sur Jésus sous la forme d’une colombe surmontée des mains de Dieu.
Verrochio a représenté également un corbeau noir tel un rapace qui s’éloigne vers la sombre forêt. Il a été interprété de différentes manières, notamment comme un ennemi mis en fuite par l’Esprit Saint.
Léonard de Vinci a aussi participé à la peinture de ce tableau en peignant l’ange à gauche du tableau. Les drapés de son vêtement sont subtils, lumineux, son expression est douce. Sa pose est complexe, son expression délicate.
Le corps de Jésus fut adouci par Léonard. Il est présenté au milieu, plus grand, dans une attitude humble, pieuse entendant la voix de son Père qui l’envoie en mission pour sauver les hommes.
D’après les études récentes, Léonard aurait aussi peint le sol et le paysage de part et d’autre de Jésus, transformant une vallée remplie d’arbres en un cours d’eau qui serpente dans le lointain plus harmonieux.
Le texte biblique
Qui donc est vainqueur du monde ? N’est-ce pas celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu ?
C’est lui, Jésus Christ, qui est venu par l’eau et par le sang : non pas seulement avec l’eau, mais avec l’eau et avec le sang. Et celui qui rend témoignage, c’est l’Esprit, car l’Esprit est la vérité.
En effet, ils sont trois qui rendent témoignage,
l’Esprit, l’eau et le sang, et les trois n’en font qu’un.
Nous acceptons bien le témoignage des hommes ; or, le témoignage de Dieu a plus de valeur, puisque le témoignage de Dieu, c’est celui qu’il rend à son Fils.
Celui qui met sa foi dans le Fils de Dieu possède en lui-même ce témoignage. Celui qui ne croit pas Dieu, celui-là fait de Dieu un menteur, puisqu’il n’a pas mis sa foi dans le témoignage que Dieu rend à son Fils.
Et ce témoignage, le voici : Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est dans son Fils.
Celui qui a le Fils possède la vie ; celui qui n’a pas le Fils de Dieu ne possède pas la vie.
Je vous ai écrit cela pour que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui mettez votre foi dans le nom du Fils de Dieu.
1 Jn 5,5-13
Commentaires
La liturgie nous offre en ce temps de la Nativité de lire le témoignage de Jean : nous sommes invités à nous émerveiller de la vie divine à la quelle Jésus veut nous faire participer.
Le symbolisme utilisé par Jean est parfois difficile à comprendre et a été l’occasion d’interprétations qui ont évolué dans le temps.
Dieu s’est fait homme pour nous faire entrer dans la vie divine. C’est par l’Esprit Saint que cela se fait. Lui qui unit le Père et le Fils et qui unit les hommes au Christ.
Jean évoque le témoignage de l’Esprit par l’eau et le sang, rapportant l’épisode du baptême de Jésus, où l’Esprit prend la forme d’une « colombe » pour attester de la vie divine qui se manifeste en Jésus. C’est ce que nous vivons lors de notre propre baptême.
Sur la Croix, Jésus versera son sang pour nous, lui qui, par la puissance de l’Esprit, nous fait partager la vie humaine et divine du Christ.