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Duccio di Buoninsegna (1255–1319) Jésus et Herode (1308-1311) Maestà, Museo dell’Opera del Duomo, Sienne
La Maesta est une peinture religieuse réalisée par Duccio di Buoninsegna, peintre siennois à l’origine du style gothique international.
L’oeuvre est tres grande, environ 5m de haut, peinte recto/verso et portée lors des processions.
La Vierge occupe le panneau central, « en majesté », entourée d’anges et de saints.
Le dos du retable, dont nous regardons un détail, raconte en 26 panneaux la passion du Christ , avec au centre la crucifixion;il n’ était donc vu qu’en des occasions exceptionnelles.
Ici Buoninsigna représente Jésus paraissant devant Hérode durant son procès. Pilate a envoyé Jésus vers le roi pour qu’il le juge.
On voit Hérode qui semble intéressé de voir Jésus et qui le questionne. Il est couronné, richement vêtu, la main tendue vers Jésus, il le regarde fixement. Ses acolytes font de même.
Jésus se tient devant lui, auréolé, debout, ferme, assumant ses actes antérieurs.
Hérode ne comprend pas, il va renvoyer Jésus vers Pilate, après l’avoir fait revêtir d’une tunique blanche qu’un serviteur a apportée : elle est la marque des fous.
Buoninsegna, dans ces personnages de la face arrière de la Maesta montre une grande capacité de narration, utilisant des modèles byzantins. L’exécution est superbe. Les personnages de la face antérieure ont plus de volume.
Le texte biblique
Hérode, qui était au pouvoir en Galilée, entendit parler de tout ce qui se passait et il ne savait que penser. En effet, certains disaient que Jean le Baptiste était ressuscité d’entre les morts.
D’autres disaient : « C’est le prophète Élie qui est apparu. » D’autres encore : « C’est un prophète d’autrefois qui est ressuscité. »
Quant à Hérode, il disait : « Jean, je l’ai fait décapiter. Mais qui est cet homme dont j’entends dire de telles choses ? » Et il cherchait à le voir.
Lc 9,7-9
Commentaires
Hérode Antipas (21av JC- 39 ap JC) est le fils d’Hérode de Grand. Il est tétrarque de Galilée et de Pérée (région au nord est de la Mer Morte) de 4 av JC à 39 ap JC. Il a construit,la ville de Tibériade sur la rive est du lac de Galilée en l’honneur de l’empereur Tibère.
Il s’intéresse de près à sa province qu’il gouverne, il entend parler de tout ce qui se passe et ne sait que penser ; il en vient à se poser la question de l’identité de Jésus.
Que de questions ! Un prophète ressuscité ? Elie, qui n’était pas mort mais enlevé auprès de Dieu ? Selon Malachie, le dernier des prophètes, Elie devait revenir préparer les chemins du Seigneur.
En est-on arrivé à ces derniers temps annoncés par les prophètes ?
Ce ne peut être Jean Baptiste qu’il a fait lui-même décapiter. Toutes ces questions laissent Hérode perplexe.
Jésus étonne, interroge, soulève des espoirs confus.
Mais au lieu d’aboutir à une conclusion qui pourrait être fausse, Hérode en arrive à se poser la question clé : la seule solution pour lui est de voir Jésus, mais n’est-ce pas les prodiges effectués par Jésus qu’il veut voir plutôt que Jésus lui-même ?