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Centre d'enseignement de théologie à distance

Inviter les pauvres

Pieter Brueghel le jeune, 1564-1637,le dîner de mariage en plein, air, 1616 env, coll part

Ce tableau d Brueghel le jeune est l’une des huit versions de représentations de noces, où le peintre fait preuve de la maturité de son talent.Il reprend un thème populaire qui remonte à son père, Brueghel l’Ancien , mais avec sa nouveauté propre.
Le banquet se déroule dans une grande cour de ferme. Les personnages sont mélangés, hommes, femmes, vieux, jeunes et jeunes enfants, et même un chien a rejoint le groupe. Le vin et la nourriture sont partagées entre tous, les petits sont nourris, le joueur de cornemuse réjouit toute l’assemblée.

Plusieurs groupes se distinguent : à table autour des mariés entourés des dignitaires et membres de la famille

Au premier plan de nombreux invités sont plus désordonnés. Il sont disposés en frise et sont liés entre eux dans toutes les poses imaginables !

A l’arrière plan, les mariés distribuent du pain aux nécessiteux et la soupe est préparée dans une grande marmite.

Le texte biblique

Jésus disait aussi à celui qui l’avait invité : « Quand tu donnes un déjeuner ou un dîner, n’invite pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni de riches voisins ; sinon, eux aussi te rendraient l’invitation et ce serait pour toi un don en retour.

Au contraire, quand tu donnes une réception, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles ;

 heureux seras-tu, parce qu’ils n’ont rien à te donner en retour : cela te sera rendu à la résurrection des justes. »

Lc 14,12-14

Commentaires

Inviter sans réciprocité, voilà ce que Jésus enseigne à l’élite sociale que constituaient légistes et pharisiens une élite ou on s’invite entre soi. Jésus critique ainsi cette façon d’espérer la réciprocité de ceux à qui l’on fait du bien.

Luc avait déjà rapporté les paroles de Jésus sur ces rapports entre les personnes qui font du bien et les récipiendaires :  « Si vous faites du bien à ceux qui vous en font, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs en font autant. » Lc 6,32-35).

En fait Jésus va encore plus loin et propose d’inviter les parias de la société, les exclus, les oubliés, qui sont considérés comme impurs et infréquentables.

Le livre du Lévitique les avaient répertoriés et déclarés indignes de faire un sacrifice (Lv 21,17-21), ou selon les mots de David « Ni aveugle, ni boiteux n’entrera dans la Maison ». (2 S 5,8)

Jésus est encore plus radical, mais, à l’inverse, il prône de ne pas inviter ses amis qui peuvent rendre la pareille et de se tourner vers les exclus, les défavorisés, sans argent ou sans capacité.

Il finit par formuler une béatitude : « heureux ceux qui n’attendent rien en retour. » ! Voilà la clé de la logique du Royaume : puisqu’ils n’ont pas de quoi rendre la pareille, Dieu se considérera comme ton débiteur, et ce bienfait « te sera rendu à la résurrection des justes ».

A une morale intéressée, avec un principe de réciprocité, Jésus oppose une geste que le croyant sait reconnu par Dieu : « ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra » (Mt 6,4.6.18)

L’enjeu est de défendre des valeurs que l’on sait ajustées à l’espérance du Royaume, en résistant au besoin d’immédiate gratification de soi-même.

 

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