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Centre d'enseignement de théologie à distance

Saint Dominique

Jean-Germain Drouais (  1763 – ) Paris , le Christ et la Cananéenne, Musée du Louvre

Jean Germain Drouais est un peintre français fils du peintre portraitiste François Hubert Drouais, et élève de David

Pour ce tableau le Christ et la Cananéenne il reçut le grand prix de Rome en 1784.

La Cananéenne est agenouillée aux pieds de Jésus qu’elle implore les mains jointes et le regard tendu vers lui.

Jésus occupe le centre du tableau. Il tend le bras vers elle, tente-t-il de la repousser et de la faire taire ? Il n’accédera à sa demande qu’après l’insistance de la femme.

Sur la droite le groupe des disciples s’agite et tente de raisonner Jésus en l’incitant à renvoyer la femme.

Au fond, d’autres personnages, apparemment indifférents, vont et viennent tout en regardant en arrière vers la scène.

La composition est classique, arrière plan architectural et ouverture vers la ville. Les plissés de la robe de la cananéenne sont souples et agités, plus sages pour Jésus.

 

Le texte biblique

 Partant de là, Jésus se retira dans la région de Tyr et de Sidon.

 Voici qu’une Cananéenne, venue de ces territoires, disait en criant : « Prends pitié de moi, Seigneur, fils de David ! Ma fille est tourmentée par un démon. »

Mais il ne lui répondit pas un mot. Les disciples s’approchèrent pour lui demander : « Renvoie-la, car elle nous poursuit de ses cris ! »

 Jésus répondit : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël. »

 Mais elle vint se prosterner devant lui en disant : « Seigneur, viens à mon secours ! »

 Il répondit : « Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. »

Elle reprit : « Oui, Seigneur ; mais justement, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. »

 Jésus répondit : « Femme, grande est ta foi, que tout se passe pour toi comme tu le veux ! » Et, à l’heure même, sa fille fut guérie.

Mt 15,21-28

Commentaires

Matthieu raconte un épisode de la vie de Jésus hors du territoire juif, dans la région de Tyr et Sidon.

La femme cananéenne vient d’un pays ennemi d’Israël. Elle s’avance vers Jésus et le supplie pour sa fille. Elle s’adresse à Jésus en le nommant « Fils de David », c’est à dire qu’elle le reconnaît comme le Messie promis à Israël. Et pourtant Jésus ne répond mot. Les disciples ne pouvant supporter les cris de la femme, interviennent et demandent à Jésus de la renvoyer.

Cette fois Jésus répond aux disciples, mais c’est pour justifier le rejet de cette femme : c’est vers les brebis perdues de la maison d’Israël qu’il a été envoyé !

Pourtant, la Cananéenne brave l’hostilité des disciples et le refus de Jésus, elle se prosterne et l’implore de venir à son aide.

Jésus répond de manière blessante : le Messie doit nourrir les enfants de Dieu, c’est à dire d’Israel et non les chiens qui sont les païens !

La femme sans s’offusquer, reprend à nouveau : si les enfants d’Israel ont la préséance, s’ils sont les « maîtres », elle, la païenne ne demande que des miettes. Elle exprime la foi d’une prosélyte en proclamant le vrai Dieu dont Jésus est l’envoyé.

Alors, Jésus l’admire : « ta foi est grande », et il l’exauce dans la mesure de sa confiance.
Cette femme, par sa foi tenace et exigeante, a convaincu Jésus de la sauver : elle l’a contraint à s’ouvrir au-delà des limites d’Israël, jusqu’aux peuples païens.

On peut aller jusqu’à dire qu’elle a poussé Jésus à prendre conscience d’une mission plus large, ouverte à tous les êtres humains. Elle savait que la tendresse de Dieu est sans frontières sans mesure…

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