En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Unité des chrétiens (3)

Non plus comme un esclave, mais comme un frère bien-aimé
Charles André Van Loo, 1705-1765, le bon samaritain, 1723, musée Fabre Montpellier
Charles Van Loo est un peintre célèbre du 17e. Il est le plus connu de la dynastie des Van Loo. Ce tableau du bon Samaritain est sa première œuvre quand il arrive à Paris en 1720, oeuvre qui fit sa renommée. Le Samaritain a ramassé le pauvre voyageur attaqué et dénudé par des bandits et le hisse sur son cheval. C’est le pauvre qui est mis en lumière. D’autres passants sont représentés en arrière plan, comme indifférents.
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Une des premières choses que nous apprenons au sujet de Dieu quand nous lisons la Bible des juifs et des chrétiens est que Dieu a créé l’homme à son image. Malgré tout, cette profonde et magnifique vérité a souvent été ternie ou niée au cours des âges. Sous l’Empire romain, par exemple, la dignité des esclaves était piétinée.
Mais le message de l’Évangile se révèle totalement différent. Jésus a défié les normes sociales qui rabaissaient la dignité humaine des Samaritains : pour lui, le Samaritain était le « prochain » de l’homme attaqué sur la route de Jéricho – un prochain à aimer conformément à la Loi.
De plus, Paul, enhardi par sa foi en Christ, parle de l’ancien esclave Onesimus, comme d’un « frère bien-aimé », transgressant ainsi les normes de la société dans laquelle il vit et affirmant l’humanité d’Onesimus.
Celui qui aime d’amour chrétien doit toujours aimer avec courage et donc oser dépasser les frontières et savoir reconnaître aux autres une dignité équivalente à la sienne. Comme saint Paul, les chrétiens doivent « avoir en Christ, toute liberté » de reconnaître ensemble et clairement les victimes du trafic d’êtres humains comme leurs prochains et leurs frères et sœurs bien-aimés, et d’unir leurs efforts pour que cesse cet esclavage moderne.
Le texte biblique
Et voici qu’un docteur de la Loi se leva et mit Jésus à l’épreuve en disant : « Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? »
Jésus lui demanda : « Dans la Loi, qu’y a-t-il d’écrit ? Et comment lis-tu ? »
L’autre répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ton intelligence, et ton prochain comme toi-même. »
Jésus lui dit : « Tu as répondu correctement. Fais ainsi et tu vivras. »
Mais lui, voulant se justifier, dit à Jésus : « Et qui est mon prochain ? »
Jésus reprit la parole : « Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, et il tomba sur des bandits ; ceux-ci, après l’avoir dépouillé et roué de coups, s’en allèrent, le laissant à moitié mort.
Par hasard, un prêtre descendait par ce chemin ; il le vit et passa de l’autre côté.
De même un lévite arriva à cet endroit ; il le vit et passa de l’autre côté.
Mais un Samaritain, qui était en route, arriva près de lui ; il le vit et fut saisi de compassion.
Il s’approcha, et pansa ses blessures en y versant de l’huile et du vin ; puis il le chargea sur sa propre monture, le conduisit dans une auberge et prit soin de lui.
Le lendemain, il sortit deux pièces d’argent, et les donna à l’aubergiste, en lui disant : “Prends soin de lui ; tout ce que tu auras dépensé en plus, je te le rendrai quand je repasserai.”
Lequel des trois, à ton avis, a été le prochain de l’homme tombé aux mains des bandits ? »
Le docteur de la Loi répondit : « Celui qui a fait preuve de pitié envers lui. » Jésus lui dit : « Va, et toi aussi, fais de même. »
Lc 10, 25-37
Commentaires
Prière
Dieu éternel,
tu n’appartiens à aucune culture ni à aucun pays
mais tu es le Seigneur de tous,
tu nous demandes d’accueillir l’étranger au milieu de nous.
Par ton Esprit, aide-nous à vivre en frères et sœurs,
à accueillir chacun en ton nom,
et à vivre dans la justice de ton royaume.
Nous t’en prions, au nom de Jésus Christ.
Amen.