En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Avent (3), l’annonce à Marie
Titien, (1485 ou 1488-1576) annonciation 1559 et 1564 Venise, Église San Salvatore
Cette représentation de l’annonciation de Titien, transpose l’incroyable nouvelle annoncée par l’ange à Marie, nouvelle qui va bouleverser non seulement la vie de la jeune fille mais celle de toute l’humanité. La scène est transposée à la verticale. Sur fond nocturne la colombe incandescente du Saint Esprit s’abat en trombe telle une comète entraînant sur son sillage un troupeau de petits anges. Marie esquisse un mouvement de recul, elle lève son voile pour voir le messager qui par son attitude les bras croisés sur la poitrine semble compatir à sa stupéfaction. Tout souligne l’énormité de l’annonce, couleurs, corps, proportions, ambiance.
Avec l’annonciation le mystère est révélé : l’œuvre de salut du monde désiré par le Seigneur va se jouer. Dieu envoie l’ange Gabriel faire irruption chez la jeune Marie, Il la dérange, Il attend son « oui ». Dieu a comblé de grâce Marie qui ainsi peut accueillir le salut de l’humanité
Et l’ange et Marie sont étonnés de leur rencontre, l’ange par la beauté de Marie, « réjouis-toi », et Marie par l’annonce du mystère qui la dépasse, devenir la mère de Jésus, fils du Très Haut, héritier de David et du Royaume de Dieu.
Comment cela peut-il se faire ? Et Dieu annonce la venue de l’Esprit. Voici le dessein de Dieu révélé devant la Vierge Marie qui donne son consentement.
Le texte biblique
Le sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth,
à une jeune fille vierge, accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie.
L’ange entra chez elle et dit : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. »
À cette parole, elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation.
L’ange lui dit alors : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu.
Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus.
Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ;
il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. »
Marie dit à l’ange : « Comment cela va-t-il se faire puisque je ne connais pas d’homme ? »
L’ange lui répondit : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu.
Lc 1, 26-35
Commentaires
C’est pourquoi Luc présente une généalogie allant de la naissance de notre Seigneur à Adam et comportant soixante-douze générations : il rattache de la sorte la fin au commencement et donne à entendre que le Seigneur est Celui qui a récapitulé en lui-même toutes les nations dispersées à partir d’Adam, toutes les langues et les générations des hommes, y compris Adam lui-même. C’est aussi pour cela que Paul appelle Adam « la figure de Clui qui devait venir » : car le Verbe, artisan de l’univers, avait ébauché d’avance en Adam la future « économie » de l’humanité dont se revêtirait le Fils de Dieu, Dieu ayant établi en premier lieu l’homme psychique afin, de toute évidence, qu’il fût sauvé par l’Homme spirituel. En effet, puisqu’existait déjà Celui qui sauverait, il fallait que ce qui serait sauvé vînt aussi à l’existance, afin que ce Sauveur ne fût point sans raison d’être.
Parallèlement au Seigneur, on trouve aussi la Vierge Marie obéissante, lorsqu’elle dit : « Voici ta servante, Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole. » Eve, au contraire, avait été désobéissante : elle avait désobéi alors qu’elle était encore vierge – « car ils étaient nus tous les deux » dans le paradis, « et n’en avaient point de honte « … De même donc qu’Eve, en désobéissant, devint cause de mort pour elle-même et pour tout le genre humain, de même Marie devint, en obéissant, cause du salut pour elle-même et pour tout le genre humain. Une sorte de retournement s’opère de Marie à Eve, car ce qui a été lié ne peut être délié que si on refait en sens inverse les boucles du nœud, en sorte que les premières boucles soient défaites grâce à des secondes, et qu’inversement les secondes libèrent les premières.
Irénée, Adversus Haereses III, 22, 4