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Centre d'enseignement de théologie à distance

La juste foi

Jean-François Millet (1814-1875), L’Angélus, Entre 1857 et 1859, Musée d’Orsay

Un homme et une femme prient l’angélus, ayant interrompu leurs travaux de récolte de pommes de terre. Ils ont laissé leurs outils, la fourche, le panier, les sacs et la brouette.
Ils se recueillent, la tête inclinée, l’homme découvert la femme les mains jointes 

À l’horizon, le clocher de l’église se découpe sur un ciel coloré de jaunes et de roses

Aucun autre élément ne vient distraire l’attention ; seuls importent la prière et le recueillement.

En 1865, Millet raconte : « L’Angélus est un tableau que j’ai fait en pensant comment, en travaillant autrefois dans les champs, ma grand-mère ne manquait pas, en entendant sonner la cloche, de nous faire arrêter notre besogne pour dire l’angélus avec ces pauvres morts ».

 Isolé au premier plan, au milieu d’une plaine immense et déserte, le couple de paysans prend des allures monumentales, malgré les dimensions réduites de la toile. Leurs visages sont laissés dans l’ombre, tandis que la lumière souligne les gestes et les attitudes. La toile exprime ainsi un profond sentiment de recueillement

 Millet contribue à remettre à l’honneur le monde paysan, en un temps où, après la Révolution de 1848, il faisait l’objet d’une attention nouvelle. Les tableaux de Millet furent perçus comme de dangereux manifestes socialistes, bien qu’il se défendait d’avoir aucune appartenance politique.

La justice de Dieu est pour tous ceux qui manifestent leur foi.

Le texte biblique

 Mais aujourd’hui, indépendamment de la Loi, Dieu a manifesté en quoi consiste sa justice : la Loi et les prophètes en sont témoins.

 Et cette justice de Dieu, donnée par la foi en Jésus Christ, elle est offerte à tous ceux qui croient. En effet, il n’y a pas de différence :

 tous les hommes ont péché, ils sont privés de la gloire de Dieu,

 et lui, gratuitement, les fait devenir justes par sa grâce, en vertu de la rédemption accomplie dans le Christ Jésus.

 Car le projet de Dieu était que le Christ soit instrument de pardon, en son sang, par le moyen de la foi. C’est ainsi que Dieu voulait manifester sa justice, lui qui, dans sa longanimité, avait fermé les yeux sur les péchés commis autrefois.

Il voulait manifester, au temps présent, en quoi consiste sa justice, montrer qu’il est juste et rend juste celui qui a foi en Jésus.

 Alors, y a-t-il de quoi s’enorgueillir ? Absolument pas. Par quelle loi ? Par celle des œuvres que l’on pratique ? Pas du tout. Mais par la loi de la foi.

En effet, nous estimons que l’homme devient juste par la foi, indépendamment de la pratique de la loi de Moïse.

 Ou bien, Dieu serait-il seulement le Dieu des Juifs ? N’est-il pas aussi le Dieu des nations ? Bien sûr, il est aussi le Dieu des nations,

 puisqu’il n’y a qu’un seul Dieu : il rendra justes en vertu de la foi ceux qui ont reçu la circoncision, et aussi, au moyen de la foi, ceux qui ne l’ont pas reçue.

 Rm 3,21-30

 

Commentaires

Paul présente ici la justice de Dieu et réfléchit sur les liens qui se tissent entre justice de Dieu, Loi et foi. Paul présente la justice de Dieu comme un don accueilli dans la foi.

 


Au début de notre texte Paul caractérise la justice de Dieu qui ouvre un temps nouveau. Peut-être comprendrions-nous mieux si nous pensions que le terme « justice » qu’il emploie signifie pour lui « ajustement », et qu’il en donne comme équivalent  « la réconciliation ».


Ce ré-ajustement que Dieu propose aux êtres humains fut accompli une fois pour toutes dans la mort et la résurrection du Christ qui sont source de délivrance et de pardon pour tous.


La foi de Jésus et son obéissance, et non pas la Loi, permettent la réalisation de la justice qui est un don accordé à tout homme. Il ne nous est demandé que de lui faire confiance, de croire en lui. La foi est devenue le seul critère retenu par Dieu.

 Tous les hommes sont pécheurs et sont privés de la gloire de Dieu, désormais dans le Christ, tous les êtres humains sans discrimination, sans condition reçoivent la justification, la réconciliation avec Dieu. Ils sont donc délivrés de l’emprise du péché, de cette tentation de l’orgueil et du refus d’accueillir le don de Dieu. Cette délivrance, le pardon de Dieu accordé en Jésus Christ touche aussi bien ceux qui ont vécu avant le Christ, que tous ceux qui vivront après lui.
Il n’y a plus de différence, proclame Paul, ni juif, ni païen, il n’y a plus de rang social, de discrimination des sexes !
C’est une humanité réconciliée, capable d’avoir foi en lui que Dieu veut recréer dans son Fils. Seule la foi en ce que Dieu a accompli pour nous en son Fils peut nous sauver.

Paul insiste sur la gratuité (la seule « grâce ») du don de Dieu et de son accueil dans la foi.

La justice est un bien eschatologique donné dès maintenant.

 

 

 

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