En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Jésus est le chemin

Van Gogh, route de campagne en Provence la nuit, 1980, Museum Kröller-Müller, Otterlo, Pays-bas
Ce tableau représente un paysage de Provence avec une route, un cyprès immense et deux personnages avançant sur cette route. Le style mouvementé de Van Gogh donne une vitalité physique et spirituelle à sa peinture.
Par une belle nuit étoilée le cyprès se découpe devant le village pas totalement endormi. Il est large à sa base et devient filiforme dans le ciel. Un clocher se dessine derrière les habitations. Le ciel semble tourmenté par des volutes de lumière. La lune et les étoiles sont entourées par des halos de lumière qui confèrent au tableau une atmosphère mystique.
Les deux personnages marchent sur la route. Où vont-ils ? Chez Van Gogh, le cyprès et les étoiles symbolisent traditionnellement l’éternité. Dans cette atmosphère mystique, le chemin s’élargit au fur et à mesure que les personnages avancent, ils suivent le chemin.
Le texte biblique
Jésus lui répond : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi.
Puisque vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père. Dès maintenant vous le connaissez, et vous l’avez vu. »
Philippe lui dit : « Seigneur, montre-nous le Père ; cela nous suffit. »
Jésus lui répond : « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ! Celui qui m’a vu a vu le Père. Comment peux-tu dire : “Montre-nous le Père” ?
Tu ne crois donc pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ! Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; le Père qui demeure en moi fait ses propres œuvres.
Croyez-moi : je suis dans le Père, et le Père est en moi ; si vous ne me croyez pas, croyez du moins à cause des œuvres elles-mêmes.
Amen, amen, je vous le dis : celui qui croit en moi fera les œuvres que je fais. Il en fera même de plus grandes, parce que je pars vers le Père,
et tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils.
Quand vous me demanderez quelque chose en mon nom, moi, je le ferai.
Jn 14, 6-14
Commentaires
Voici un extrait du premier discours d’adieu de Jésus. Les disciples ne comprennent pas les propos de Jésus et demandent des explications.
L’objection de Philippe le montre bien : il demande à Jésus de lui montrer le Père puisque c’est vers lui qu’il faut aller tout en passant par Jésus. Mais quelle image Philippe se fait-il du Père ?
Rappelons les tendances gnostiques de l’époque qui cherchaient le contact direct avec la divinité. Ainsi les croyants sont invités à renoncer aux expériences directes avec Dieu. Le Père se rencontre dans la foi en Jésus et l’écoute de sa parole.
Philippe est invité à « croire », c’est à dire à reconnaître dans l’homme Jésus la manifestation de Dieu parmi les hommes.
C’est cette foi en Jésus qui donnera aux croyants la capacité d’agir et d’obtenir ce qu’ils demandent, l’écoute de Jésus leur étant assurée.
Il ne s’agit pas de faire mieux que Jésus, mais de mener à leurs termes les signes annoncés dans l’Evangile, et d’étendre cet accomplissement au-delà de toutes les frontières.
C’est l’exaltation de Jésus, son retour au Père, et la venue de l’Esprit qui rendront ces signes possibles.
L’efficacité de l’action des croyants est moins l’œuvre propre de ceux qui les accomplissent que de celui qui les envoie. Ils sont des « envoyés » de Jésus, leurs paroles et leurs actes ne valent que par l’autorité de celui qui envoie.