En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Consignes à la communauté : scandale et paix
La Samaritaine, fresque de la catacombe via latina, 320/350., Rome
Offrir de l’eau sur le bord de la route, est un usage fréquent en Orient. Des jarres sont disponibles et offertes à tout passant. Cette jarre est immense, bien ventrue, généreuse. Chacun sait que l’eau est indispensable à la vie et doit pouvoir être à la disposition de chacun quel que soit son origine, ses opinions etc.
Ici c’est la samaritaine qui est venue chercher de l’eau et qui rencontre Jésus, un étranger. Elle nous regarde, nous prend elle à témoin, pour nous faire comprendre l’incongruité de la scène…
Jésus la regarde, lui parle et tous les deux vont s’offrir mutuellement de l’eau ! Les mains se rejoignent, elles veulent le bien de l’autre.
Le texte biblique
Et celui qui vous donnera un verre d’eau au nom de votre appartenance au Christ, amen, je vous le dis, il ne restera pas sans récompense.
« Celui qui est un scandale, une occasion de chute, pour un seul de ces petits qui croient en moi, mieux vaudrait pour lui qu’on lui attache au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu’on le jette à la mer.
Et si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la. Mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux mains, là où le feu ne s’éteint pas.
Si ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-le. Mieux vaut pour toi entrer estropié dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux pieds.
Si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le. Mieux vaut pour toi entrer borgne dans le royaume de Dieu que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux yeux,
là où le ver ne meurt pas et où le feu ne s’éteint pas.
Chacun sera salé au feu.
C’est une bonne chose que le sel ; mais s’il cesse d’être du sel, avec quoi allez-vous lui rendre sa saveur ? Ayez du sel en vous-mêmes, et vivez en paix entre vous. »
Mc 9, 41-50
Commentaires
L’eau est indispensable à la vie, on en connaît bien l’importance en Orient. On a l’habitude de donner de l’eau à tous et en donner à un adversaire, dans une ambiance hostile, prend toute sa valeur. Le Christ s’en souviendra au jour du Jugement.
C’est l’occasion pour Jésus d’enseigner les disciples. Il ne faut pas « dresser d’obstacles » sur la route des croyants. Les petits qui croient en lui sont des chrétiens dont la foi naissante est encore fragile. Tout scandale serait préjudiciable à leur fidélité, comme un « piège ». Il faut donc prévenir le risque. Chaque frère de la communauté doit veiller à ses relations avec les autres. Jésus en vient a donner des ordres durs à entendre. « Si ta main.. si ton pied.. si ton œil entraînent au péché, il faut les supprimer ». Ces trois organes sont majeurs de la communication. Ils engagent toute la personne. Au plan spirituel l’enjeu est majeur en vue d’entrer dans la vie voulue par Dieu.
Ces propos sont brutaux, parce qu’il s’agit de vie ou de mort.
Le sort des pécheurs est décrit avec des images de mort éternelle, accompagnée d’horribles tortures.
Naturellement l’Église n’a jamais lu dans ces pages un appel à la mutilation physique, mais un appel pour chacun à un détachement de ce qui est mauvais en soi-même, pour assurer le bien et le salut de tous.. Il est question de la réussite ou non de la vie humaine. La vie éternelle est comprise comme une vie sans fin avec le Christ ressuscité et à l’opposé l’Enfer est envisagé comme un état de destruction douloureuse pour ceux qui se sont fermés aux appels de Dieu et de leurs frères.
Que signifie cette prédiction que tout homme sera salé au feu ? l’interprétation est difficile. Cela veut-il dire que nul homme n’échappera à une certaine purification ?. Le feu brûle et purifie. Le sel sert à entretenir le feu, mais il sert aussi à la conservation des aliments. Le feu consume et le sel conserve.. Le chrétien est appelé à vaincre toute fadeur dans sa vie, et au-delà des difficultés de la vie communautaire, à rechercher la paix avec ses frères.