En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Sainte Marie, Mère de Dieu
Jean Hey, Maitre de Moulins, actif de 1480 à n1505, Nativité au cardinal Rolin (vers 1480 ) détail, Musee Rolin, Autun
L’auteur connu comme le Maître de Moulins, aujourd’hui identifié à Jean Hey, est un artiste associé à Hugo van der Goes, grand peintre de Gand du 15e siècle. La nativité dont nous regardons le détail de la Vierge est la première œuvre connue du maître de Moulins, amené en France par le cardinal Rolin où il fut le peintre des Bourbons.
Marie a des traits fins et sa pâleur, signe de sa noblesse, est mise en valeur par sa robe d’un somptueux bleu outremer.
L’ expression de son visage, le geste de ses mains manifestent à la fois admiration, intense recueillement et prière
Le texte biblique
Marie, cependant, retenait tous ces événements
et les méditait dans son cœur.
Lc 2,19
Commentaires
Nous avons vu les bergers s’en retourner, glorifiant Dieu, mais voici quelque chose encore de plus merveilleux et de plus édifiant : « Marie conservait toutes ces choses, les repassant dans son cœur ». Et dans la suite : « le Père et la mère de Jésus étaient dans l’admiration des choses qu’on disait de lui ».
Je ne sais s’il ne vaudrait pas peut-être mieux s’unir au silence de Marie, que d’en expliquer le mérite par nos paroles. Car qu’y a-t-il de plus admirable, après ce qui lui a été annoncé par l’ange, après ce qui s’est passé en elle-même, que d’écouter parler tout le monde et demeurer cependant la bouche fermée ? Elle a porté dans son sein le Fils du Très-Haut : elle l’en a vu sortir comme un rayon de soleil, d’une nuée, pour ainsi parler, pure et lumineuse. Que n’a-t-elle pas senti par sa présence ? Et si pour en avoir approché, Jean dans le sein de sa mère a ressenti un tressaillement si miraculeux, quelle paix, quelle joie divine n’aura pas senties la Sainte Vierge à la conception du Verbe que le Saint-Esprit formait en elle ! Que ne pourrait-elle donc pas dire elle-même de son cher fils ? Cependant elle le laisse louer par tout le monde : elle entend les bergers ; elle ne dit mot aux mages qui viennent adorer son Fils : elle écoute Siméon et Anne la prophétesse, elle ne s’épanche qu’avec sainte Elisabeth, dont sa visite avait fait une prophétesse ; et sans ouvrir seulement la bouche avec tous les autres, elle fait l’étonnée et l’ignorante : » Errant mirantes. » Joseph entre en part de son silence comme de son secret, lui à qui l’ange avait dit de si grandes choses, et qui avait vu le miracle de l’enfantement virginal. Ni l’un ni l’autre ne parlent de ce qu’ils voient tous les jours dans leur maison, et ne tirent aucun avantage de tant de merveilles. Aussi humble que sage, Marie se laisse considérer comme une mère vulgaire, et son Fils comme le fruit d’un mariage ordinaire.
Les grandes choses que Dieu fait au dedans de ses créatures opèrent naturellement le silence, le saisissement, je ne sais quoi de divin qui supprime toute expression. Car que dirait-on, et que pourrait dire Marie, qui pût égaler ce qu’elle sentait ? Ainsi on tient sous le sceau le secret de Dieu, si ce n’est que lui-même anime la langue et la pousse à parler. Les avantages humains ne sont pour rien, s’ils ne sont connus et que le monde ne les prise. Ce que Dieu fait a par soi-même son prix inestimable, que l’on ne veut goûter qu’entre Dieu et soi.
Bossuet, 1627-1704, extrait des « Elévations sur les mystères », 1681
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Toute l’équipe du CETAD vous souhaite une année de méditation pour construire la paix
A la suite du message du pape François pour le 1er janvier 2017 :
« La non-violence : style d’une politique pour la paix »
Une véritable politique de paix, à tous les niveaux, doit se fonder sur la non-violence.
« La construction de la paix au moyen de la non-violence active est un élément nécessaire et cohérent avec les efforts permanents de l’Église pour limiter l’utilisation de la force par les normes morales. »
« Que ce soient la charité et la non-violence qui guident la manière dont nous nous traitons les uns les autres dans les relations interpersonnelles, dans les relations sociales et dans les relations internationales. […] Depuis le niveau local et quotidien jusqu’à celui de l’ordre mondial, puisse la non-violence devenir le style caractéristique de nos décisions, de nos relations, de nos actions, de la politique sous toutes ses formes ! »