En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Les disciples agissent au nom de Jésus ressuscité
Georges Rouault 1871-1958, Le Christ et cinq apôtres, circa 1937 Metropolitan Museum of Art, New York
Rouault est un peintre, dessinateur et graveur français. Il témoigna d’une foi sans faille pour consacrer sa peinture aux thèmes de la mort, de la vie et de la passion du Christ. Bien que souvent associé aux peintres fauves, il a toujours revendiqué une indépendance qui le place à l’écart des écoles et des mouvements picturaux. Ami de Bloy, Huysmans et Maritain, Rouault fut tout au long de son existence, au cœur d’une communauté d’artistes et de penseurs chrétiens, qui marquèrent la vie intellectuelle de la France du début du XXème siècle.
Ses compositions semblent renouer avec l’art des imagiers du Moyen Age par leur aspect hiératique et frontal.
Nous voyons ici cinq apôtres avec Jésus dans un cadre très serré montrant l’union étroite existant entre ces hommes. Leur action ne peut être que liée à celle de Jésus, ils agissent au nom du Christ ressuscité.
Le Christ qui est au cœur de l’œuvre de Rouault est toujours très humain, rejoignant nos souffrances. Il est un parmi les apôtres, même visage, même expression. Rassemblant autour de lui ses apôtres, Jésus entend associer l’ensemble du peuple de Dieu à son œuvre ; la mission pour diffuser la Bonne Nouvelle sous quelque forme que ce soit, est donnée aux apôtres et à l’ensemble du peuple de Dieu, toutes générations confondues, jusqu’à nous. Le Christ est la pierre d’angle, il agit à travers les hommes qui forment l’Eglise.
Le texte biblique
Comme Pierre et Jean parlaient encore au peuple, les prêtres survinrent, avec le commandant du Temple et les sadducéens ;
ils étaient excédés de les voir enseigner le peuple et annoncer, en la personne de Jésus, la résurrection d’entre les morts.
Ils les firent arrêter et placer sous bonne garde jusqu’au lendemain, puisque c’était déjà le soir.
Or, beaucoup de ceux qui avaient entendu la Parole devinrent croyants ; à ne compter que les hommes, il y en avait environ cinq mille.
Le lendemain se réunirent à Jérusalem les chefs du peuple, les anciens et les scribes.
Il y avait là Hanne le grand prêtre, Caïphe, Jean, Alexandre, et tous ceux qui appartenaient aux familles de grands prêtres.
Ils firent amener Pierre et Jean au milieu d’eux et les questionnèrent : « Par quelle puissance, par le nom de qui, avez-vous fait cette guérison ? »
Alors Pierre, rempli de l’Esprit Saint, leur déclara : « Chefs du peuple et anciens,
nous sommes interrogés aujourd’hui pour avoir fait du bien à un infirme, et l’on nous demande comment cet homme a été sauvé.
Sachez-le donc, vous tous, ainsi que tout le peuple d’Israël : c’est par le nom de Jésus le Nazaréen, lui que vous avez crucifié mais que Dieu a ressuscité d’entre les morts, c’est par lui que cet homme se trouve là, devant vous, bien portant.
Ce Jésus est la pierre méprisée de vous, les bâtisseurs, mais devenue la pierre d’angle.
En nul autre que lui, il n’y a de salut, car, sous le ciel, aucun autre nom n’est donné aux hommes, qui puisse nous sauver. »
Ac 4, 1-12
Commentaires
Il faut maintenant parler de la Résurrection de Jésus, l’annoncer à tous, la proclamer. Sujet exaspérant pour les Sadducéens (membres du parti qui était celui des notables et des grandes familles sacerdotales). Ils rejetaient la croyance des Pharisiens à la résurrection des morts au dernier jour. De plus ils n’admettent pas que des inconnus non théologiens enseignent le peuple. Il faut donc les arrêter. Et pourtant la paroles des disciples est efficace, beaucoup dans la foule, hommes et femmes, se convertissent.
Le lendemain, au Sanhédrin, ou grand conseil, se réunissent des personnages importants
Pierre recommence sa prédication. Il est rempli de l’Esprit Saint, rappelant ainsi que l’effusion de l’Esprit à la Pentecôte était particulière mais que ses effets sont une réalité durable, c’est accomplissement de la promesse de Jésus.
Pierre doit se justifier à propos de la guérison de l’infirme qui est « sauvé », évocation du salut qui conclura son discours. Cette guérison est mise au crédit de la puissance du nom de Jésus dont le destin est rappelé, crucifié par vous, ressuscité par Dieu.
Pierre n’appelle pas directement à la conversion, mais cela est implicite : ses interlocuteurs devraient reconnaître que le nom de Jésus est le seul nom donné aux hommes qui puisse nous sauver. Passant au-dessus de l’hostilité de ces hommes, Pierre les inclut dans le « nous ». Il y a une notion d’universalisme dans l’expression « sous le ciel ».