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Centre d'enseignement de théologie à distance

Avent 2015 avec Jean Baptiste (5)

Jean Baptiste, martyr

Caravage , 1571-1610, martyr de Jean Baptiste , 1608, cathédrale saint Jean, Malte

 

 

 

Caravage a maintes fois peint saint Jean-Baptiste, ; il a réalisé trois tableaux sur le martyr de Jean exécuté sur ordre d’Hérode, à la demande pressante de sa femme Herodiade et de sa fille Salomé.

 

 

 

Ce tableau est une des créations les plus extraordinaires du peintre.

 

Caravage choisit l’instant où le bourreau s’apprête à donner le coup de poignard final.

 

Deux personnages appuyés sur le rebord de la fenêtre sont silencieusement témoins de la scène et aident les spectateurs à entrer au cœur de la scène.

 

Les personnages sont bien caractérisés, la vieille femme, le jeune homme, la brute nue, le noble barbu. Salomé s’apprête à recueillir la tête de Jean sur un plateau.

 

L’équilibre de la construction et les couleurs sombres et douces rendent étonnamment le drame.  

 

 

 

Cette partie de la vie de Jean Baptiste approfondit sa sainteté. Sa foi n’est pas ébranlée.

 

Il exposait dans sa prédication que la conversion était urgente parce que Dieu allait manifester sa puissance. Mais tout se passe différemment. La manifestation de la puissance de Dieu se fait dans l’obscurité, l’humilité, et la patience.

 

La miséricorde est inespérée, déconcertante, elle surpasse et dépasse la colère.

 

Comme ses contemporains, Jean est déconcerté, la seule solution est de se tourner vers Jésus lui-même, de lui confier ses difficultés, se remettre complètement entre ses mains.

 

 

 

Sa mort est le sommet de sa vie. Il a fondé sa vie sur la parole qui lui a été adressée, et sur cette parole il fonde aussi sa mort.

 

Dans sa mort il récapitule la dramatique histoire des prophètes envoyés sans cesse par Dieu et rejetés par le peuple.

 

La mort de Jean-Baptiste apparaît comme l’expression suprême du péché du monde, la volonté de l’homme de se suffire à lui-même et de se constituer en dehors de Dieu.

 

 

 

Sa mort préfigure la mort de Jésus. Mais avec Jésus, le sang versé change de signification : il n’est plus versé en condamnation mais en rédemption. Désormais, le sang qui jailliira du côté de Jésus sera Esprit et Vie.  

 

Le texte biblique

 Jean le Baptiste entendit parler, dans sa prison, des œuvres réalisées par le Christ. Il lui envoya ses disciples et, par eux,

 lui demanda : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? »

 Jésus leur répondit : « Allez annoncer à Jean ce que vous entendez et voyez :

 Les aveugles retrouvent la vue, et les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, et les sourds entendent, les morts ressuscitent, et les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle.

 Heureux celui pour qui je ne suis pas une occasion de chute ! »

 

Mt 1,2-6

 

 

En ce temps-là, Hérode, qui était au pouvoir en Galilée, apprit la renommée de Jésus

 et dit à ses serviteurs : « Celui-là, c’est Jean le Baptiste, il est ressuscité d’entre les morts, et voilà pourquoi des miracles se réalisent par lui. »

 Car Hérode avait fait arrêter Jean, l’avait fait enchaîner et mettre en prison. C’était à cause d’Hérodiade, la femme de son frère Philippe.

 En effet, Jean lui avait dit : « Tu n’as pas le droit de l’avoir pour femme. »

 Hérode cherchait à le faire mourir, mais il eut peur de la foule qui le tenait pour un prophète.

 Lorsque arriva l’anniversaire d’Hérode, la fille d’Hérodiade dansa au milieu des convives, et elle plut à Hérode.

 Alors il s’engagea par serment à lui donner ce qu’elle demanderait.

Poussée par sa mère, elle dit : « Donne-moi ici, sur un plat, la tête de Jean le Baptiste. »

 Le roi fut contrarié ; mais à cause de son serment et des convives, il commanda de la lui donner.

 Il envoya décapiter Jean dans la prison.

 La tête de celui-ci fut apportée sur un plat et donnée à la jeune fille, qui l’apporta à sa mère.

 Les disciples de Jean arrivèrent pour prendre son corps, qu’ils ensevelirent ; puis ils allèrent l’annoncer à Jésus.

 

Mt 14,1-12

Commentaires

« Considérez, mes frères, la zèle de Jean-Baptiste contre les défauts du prochain. “Race de vipères, dit-il, qui vous a appris à éviter la colère future ?” De quel foyer croyez-vous que partent ces étincelles, ou plutôt ces charbons dévorants ? Il n’épargne pas les pharisiens. “Ne dites point, leur dit-il, que vous avez Abraham pour père ; le Seigneur est assez puissant pour se susciter des enfants d’Abraham, de ces pierres”. Mais ce serait peu que ce zèle, si Jean tremblait en la présence des puissants de la terre. Non, plein d’une sainte liberté, il reprend en face un Roi prévaricateur, cruel et orgueilleux. Mû par une impulsion toute divine, il sort du désert, sans craindre ses caresses et sans redouter la mort : car Hérode appréhendait Jean-Baptiste, il profitait souvent de ses avis et il l’écoutait volontiers ; mais Jean, peu jaloux de conserver ses bonnes grâces, lui parle avec toute la force dont il est capable. Il ne vous est pas permis, lui dit-il, de conserver cette femme pour votre épouse : Non licet. Lié de chaînes dans le fond d’un cachot, rien ne peut lui faire dissimuler la vérité; et c’est pour la défendre, qu’il a le bonheur de succomber.

Soyons embrasés du même zèle, mes très chers frères. Qu’on remarque en nous un ardent amour pour la justice, et une haine implacable pour l’iniquité. Que personne ne flatte le vice, et ne dissimule les péchés ; que personne ne dise : Suis-je le gardien de mon frère ? Que personne ne voie de sang froid la décadence de l’Ordre et l’affaiblissement de la discipline : car se taire, lorsqu’on peut s’opposer au mal par ses réclamations, c’est y consentir ; et vous n’ignorez pas que la peine de ceux qui consentent au péché doit être semblable à celle de ceux qui le commettent. »

Saint BernardHomélies pour tous les dimanches et les principales fêtes de l’année, La décollation de S. Jean-Baptiste.

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