En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Vous êtes des fils de lumière
Raphaël, 1520, la Transfiguration, det, 1518-1520 , musée du Vatican
Ce tableau est le dernier peint par Raphaël, il sera d’ailleurs achevé par un disciple.
Nous ne regardons aujourd’hui que la partie supérieure qui évoque la transfiguration du Seigneur. (la partie inférieure évoque la guérison de l’épleptique)
Jésus est contemplé en gloire, dans une lumière éblouissante. On est dans un autre monde. Les trois personnages, Jésus, Elie et Moïse semblent voler, pris dans un tourbillon de vent. Le Christ a les mains largement ouvertes à la fois vers Dieu et vers les hommes. Derrière lui un halo de lumière fait une percée dans la nuit. Mort et résurrection sont évoquées.
Jean, Pierre et Jacques sont témoins de cette scène. Chacun dans une posture différente. Chacun s’exprime a sa manière mais ensemble ils sont auprès de Jésus. Ensemble il sont témoins.
Le texte biblique
Pour ce qui est des temps et des moments de la venue du Seigneur,
vous n’avez pas besoin, frères, que je vous en parle dans ma lettre.
Vous savez très bien que le jour du Seigneur vient comme un voleur dans la nuit.
Quand les gens diront :
« Quelle paix ! quelle tranquillité ! »,
c’est alors que, tout à coup, la catastrophe s’abattra sur eux,
comme les douleurs sur la femme enceinte :
ils ne pourront pas y échapper.
Mais vous, frères, comme vous n’êtes pas dans les ténèbres,
ce jour ne vous surprendra pas comme un voleur.
En effet, vous êtes tous des fils de la lumière, des fils du jour ;
nous n’appartenons pas à la nuit et aux ténèbres.
Alors, ne restons pas endormis comme les autres,
mais soyons vigilants et restons sobres.
Car Dieu ne nous a pas destinés à subir la colère,
mais à entrer en possession du salut, par notre Seigneur Jésus Christ,
mort pour nous afin de nous faire vivre avec lui,
que nous soyons en train de veiller ou de dormir.
Ainsi, réconfortez-vous mutuellement
et édifiez-vous l’un l’autre, comme vous le faites déjà.
(1 Th 5, 1-6.9-11)
Commentaires
Saint Paul exhorte les Thessaloniciens a mener une vie chrétienne dans l’attente d’une Parousie dont on ignore la date.
On ne sait quand viendra le jour du Seigneur. Bientôt ou dans très longtemps ? Quel délai avons nous pour nous préparer ? Paul rappelle qu’il viendra comme un voleur dans la nuit, sans que nous soyons avertis à l’avance. Et nous n’échapperons pas à la douleur comme n’y échappe pas la femme enceinte. Dans la Bible les douleurs de la femme enceinte sont souvent promesse de bonheur. De même le jour du Seigneur sera un événement douloureux pour les hommes, mais il ouvrira sur un monde entièrement nouveau.
Car, pour les disciples, les chrétiens, le jour du Seigneur sera un jour de lumière. Ceux à qui Paul s’adresse sont des fils de la lumière, ils appartiennent à la lumière, ils ne seront donc pas surpris par le voleur qui vient la nuit. La vigilance s’impose, la nuit où on doit rester sobre. Une ascèse raisonnable est nécessaire pour garder intacte ses facultés humaines.
Paul rappelle donc que la vie chrétienne est un combat, il utilise un vocabulaire guerrier reprenant le prophète Isaïe (Is 59,17). Il évoque des armes non violentes, la foi, l’amour et l’espérance. Ce sont les armes pour être des fils de lumière, pour accéder au salut. Mais ce salut ne nous atteint que par Jésus mort et la ressuscité. Les chrétiens ont à se maintenir dans leur condition de fils de lumière, le salut n’est pas un dû.
Paul rappelle que le chrétien n’est pas seul, il invite les chrétiens à se construire mutuellement, comme l’Eglise doit être construite, telle un édifice assez solide pour affronter les outrages du temps.
Le Pape François explique bien que l’identité chrétienne est une identité de lumière et non pas de ténèbres. Jésus a apporté la lumière au monde : “la lumière est venue dans le monde » (Jean 1, 9), une lumière différente de celle que les hommes peuvent connaître :
« C’est une lumière douce, qui a la force de la douceur ; c’est une lumière qui parle au cœur et c’est également une lumière qui offre la croix. Si nous, dans notre lumière intérieure, nous sommes des hommes doux, nous entendons la voix de Jésus dans le cœur et nous regardons sans peur la croix dans la lumière de Jésus ». Mais si, au contraire, nous nous laissons aveugler par une lumière qui nous rend sûrs de nous, orgueilleux, et nous conduit à regarder les autres de haut, à les mépriser avec arrogance, il est certain que nous ne nous trouvons pas en présence de la « lumière de Jésus ».
(Méditation à sainte Marthe, 5 septembre 2013)