En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
La joie apportée par Jésus
Ange au sourire, cathédrale de Reims, 1236/1251, embrasure gauche du portail gauche de la façade occidentale
La cathédrale de Reims présente plusieurs anges souriant. Celui-ci aux côtés de saint Nicaise, devait tenir la palme de martyre, venait quérir l’évêque décapité pour sa fidélité à Jésus Christ et à sa Bonne Nouvelle. Il lui annonce son entrée dans le Royaume de Dieu et la joie de son message se lit sur son visage illuminé d’un beau sourire. Son expression est douce, marquée de la sérénité d’un paradis promis.
Rappelons que ce sourire devint pendant la première guerre mondiale le symbole de la cathédrale martyre bombardée et grandement endommagée. Après la guerre à partir des fragments d’origine, un moulage fut réalisé, et la tête reconstituée.
Laissons l’ancien curé-archiprêtre de la cathédrale de Reims, exprimer combien l’amour de Dieu appelle le sourire et la joie :
Toi, l’ange au sourire
le messager de Dieu,
les tailleurs de pierre ont su si bien exprimer
sur ton visage
le sourire même de Dieu,
pour dire à tous ceux qui te contemplent
combien Dieu les aime,
combien il leur est proche !
Toi, l’ange au sourire,
tu as bravé toutes les destructions
pour devenir au milieu de nous
le signe de l’espérance joyeuse et tenace :
la réconciliation entre les peuples !
Le texte biblique
Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour.
Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme moi, j’ai gardé les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour.
Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite.
Jn 15,9-11
Commentaires
Nous lisons ici un extrait des derniers discours de Jésus dans l’évangile de Jean.
Le maître mot « amour » résonne dans tous ces textes.
Les quelques disciples restés avec lui sont invités à se greffer sur l’amour que Jésus lui-même a donné aux hommes, amour qui ressemble à l’amour de Dieu le Père pour son fils : « comme mon père m’a aimé, mois aussi je vous ai aimés », et alors « comme moi je vous ai aimés, aimez vous les uns les autres ».
L’amour est toujours à double sens. La loi de tout amour se fait toujours à destination d’un autre partenaire que celui qui a été la source du don. La réponse de Jésus à l’amour de son père est dirigées vers les disciples. Et la réponse de l’amour de Jésus pour les disciples est à propager vers leurs frères. Cela fait partie de la révélation. Le « comme » n’est pas de l’ordre de la comparaison, il s’agit d’un enracinement, d’un fondement. L’amour du Père pour son fils s’exprime dans l’incarnation, dans la mort et la résurrection. Cet amour n’a pas de limites, il s’étend jusqu’aux ennemis (Mt 5, 44-46).
Ici Jean parle de l’amour intime entre le Père et le Fils, qui fonde la nouvelle communauté : elle peut ainsi peut connaître une vraie joie, la joie parfaite, qui dépasse toute menace de châtiment. Il ne s’agit pas d’un enseignement éthique général sur l’amour, mais de cet amour témoigné par le Christ envers chaque humain durant son ministère terrestre. Cet amour est structurant ; il donne forme à la responsabilité confiée au croyant : celui-ci ne rentre plus dans le cycle infernal de la rétribution, mais accède à la joie que le Christ partage avec lui et qui, elle aussi, est indépendante des aléas du monde.