En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Les yeux fixés sur Jésus, l’endurance de la foi
Le Greco, 1541-1614, saint Jérôme pénitent, 1610-1614, NGA Washington
Cette peinture de saint Jérôme date de la fin de la vie du Greco alors qu’il s’éloigne du réel et transpose sur la toile la richesse extatique de son royaume intérieur. Les corps s’allongent et perdent leur lourdeur charnelle. Un climat d’angoisse et de tension vers l’au-delà est saisissant dans cette oeuvre. Les tons sont froids, la lumière est pâle, le corps en est devenu immatériel, l’anatomie présente des déformations accusées, le visage est émacié. La figure est représentée solitaire dans un paysage rocailleux désolé.
Mais une grande signification mystique d’aspiration vers l’au-delà est donnée par ce regard tendu vers le ciel, vers la trouée de lumière.
Saint Jérome a traduit la Bible en latin, à la fin du 4e siècle, il porte un gros livre de sa main gauche Il s’était retiré dans le désert. Dans l’autre main il tient le caillou avec lequel il se frappait la poitrine en signe de pénitence.
Le texte biblique
Ainsi donc, nous aussi, entourés de cette immense nuée de témoins, et débarrassés de tout ce qui nous alourdit – en particulier du péché qui nous entrave si bien –, courons avec endurance l’épreuve qui nous est proposée,
les yeux fixés sur Jésus, qui est à l’origine et au terme de la foi. Renonçant à la joie qui lui était proposée, il a enduré la croix en méprisant la honte de ce supplice, et il siège à la droite du trône de Dieu.
Méditez l’exemple de celui qui a enduré de la part des pécheurs une telle hostilité, et vous ne serez pas accablés par le découragement
Vous n’avez pas encore résisté jusqu’au sang dans votre lutte contre le péché.
Hb 12,1-4
Commentaires
Cette deuxième partie de la lettre aux Hébreux parle essentiellement de l’endurance, en continuation des exhortations vers la foi qui nécessitent l’endurance.
L’auteur continue sa lettre en encourageant à courir avec endurance vers l’épreuve qui est proposée.
L’image évoquée est celle d’une compétition sportive qui a lieu dans un stade. Pour y participer les athlètes se sont débarrassés de tout ce qui pourrait les alourdir ou les entraver. Ils se sont déshabillés.
Les chrétiens se sont eux aussi déshabillés pour recevoir le baptême. Il ont abandonné leurs habitudes de pécheurs (« Il s’agit de vous défaire de votre conduite d’autrefois, c’est-à-dire de l’homme ancien corrompu par les convoitises qui l’entraînent dans l’erreur », Ep 4,22).
Et ce détachement radical est la condition indispensable de tout progrès dans la vie de foi.
La compétition se déroule sous les yeux de nombreux témoins, une nuée, ce sont les grands croyants du temps passé. Leur présence est stimulante.
Mais un seul modèle est proposé : Jésus dans l’épreuve de la passion et le triomphe de sa glorification. Par son sacrifice, Jésus qui est à l’origine et au terme de notre foi, a tracé pour nous le chemin de l’endurance qui mène la foi à sa perfection.