En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
La toussaint : le chant des bienheureux
Fra Angelico (1400-1455), jugement dernier vers 1431-1435, musée saint Marc à Florence
Ce tableau est une commande du couvent de Santa Maria degli Angeli au cours de l’été 1431 et devait être placé dans la partie droite du choeur au-dessus du siège de l’officiant pendant la grand messe, ce qui explique sa forme. La partie du paradis est certainement de la main de Fran Angelico, et l’Enfer serait de la main de ses élèves.
En haut du tableau le Christ juge le monde, représenté dans une mandorle entourée d’anges. De chaque côté les saints et les prophètes.
En bas sont représentés 270 personnages qui sont séparés en deux groupes, les bienheureux accompagnés d’anges dansant et allant au paradis et les damnés engloutis par le gouffre de l’enfer.
Ils sont séparés par un alignement de tombes ouvertes, ce qui permet à Fra Angelico d’introduire la perspective, nouveauté du Quattrocento.
Cet tableau rappelle les qualités de miniaturiste que fut d’abord Fra Angelico pour la beauté du dessin et des couleurs.
Le texte biblique
Par ton sang, Seigneur Jésus, tu nous a rachetés pour Dieu, de toute race, langue et nation ; tu as fait de nous un royaume de prêtres.
Tu es digne, Seigneur notre Dieu,
de recevoir
l’honneur, la gloire et la puissance.
C’est toi qui créas l’univers ;
tu as voulu qu’il soit :
il fut créé.
Tu es digne, Christ et Seigneur,
de prendre le Livre
et d’en ouvrir les sceaux.
Car tu fus immolé,
rachetant pour Dieu, au prix de ton sang,
des hommes de toute tribu,
langue, peuple et nation.
Tu as fait de nous, pour notre Dieu,
un royaume et des prêtres,
et nous régnerons sur la terre.
Il est digne, l’Agneau immolé,
de recevoir puissance et richesse,
sagesse et force,
honneur, gloire et louange.
Par ton sang, Seigneur Jésus, tu nous a rachetés pour Dieu, de toute race, langue et nation ; tu as fait de nous un royaume de prêtres.
Commentaires
« Et voici le second désir dont la commémoration des saints nous embrase : voir, comme eux, le Christ nous apparaître, lui qui est notre vie, et paraître, nous aussi, avec lui dans la gloire. Jusque là, il ne se présente pas à nous comme il est en lui-même, mais tel qu’il s’est fait pour nous : notre Tête, non pas couronnée de gloire, mais ceinte par les épines de nos péchés. Il serait honteux que, sous cette tête couronnée d’épines, un membre choisisse une vie facile, car toute la pourpre qui le couvre doit être encore non pas tant celle de l’honneur que celle de la dérision. Viendra le jour de l’avènement du Christ : alors on n’annoncera plus sa mort de manière à nous faire savoir que nous aussi sommes morts et que notre vie est cachée avec lui. La Tête apparaîtra dans la gloire, et avec elle les membres resplendiront de gloire, lorsque le Christ restaurera notre corps d’humilité pour le configurer à la gloire de la Tête, puisque c’est lui la Tête.
Cette gloire, il nous faut la convoiter d’une absolue et ferme ambition. Et vraiment, pour qu’il nous soit permis de l’espérer, et d’aspirer à un tel bonheur, il nous faut rechercher aussi, avec le plus grand soin, l’aide et la prière des saints, afin que leur intercession nous obtienne ce qui demeure hors de nos propres possibilités. »
Homélie pour la Toussaint , saint Bernard 1090-1153, éd cisterciennes 5