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Centre d'enseignement de théologie à distance

Saint Etienne

Pierre Paul Rubens (1577-1640), le martyre de saint Etienne (1617) (partie centrale du triptyque), Musée des beaux arts de Valenciennes

 

Ce triptyque fait partie des œuvres se trouvant encore dans les églises et musées du Nord de la France.

Autour de la décennie 1610-1620 sortirent de l'atelier de Rubens près d'une soixantaine de grands tableaux d'autel.

La composition est caractéristique : deux plans, l'un terrestre, l'autre céleste, comme pour le martyr de sainte Catherine ou Saint François recevant les stigmates.

Étienne au centre de la partie terrestre apparaît de biais le regard tourné vers le ciel, déjà « immatériel » si on le compare aux hommes musclés, pleins de force ramassant de grosses pierres pour le lapider. Son visage irradie une lumière qui rejoint déjà celle du ciel.

Du ciel descendent des anges blancs lui apportant des couronnes de martyr.

Et plus haut la vision d'Étienne apparaît, le Fils assis à la droite du Père, devant un superbe nuage doré, soulignant la gloire de la Divinité.

La tension est extrême entre l’homme de haute stature qui élève une pierre à droite pour écraser Etienne, et le mouvement de montée qui aspire Etienne vers le ciel !

 

Le texte biblique

Hommes à la tête dure, votre cœur et vos oreilles ne veulent pas connaître l'Alliance : depuis toujours vous résistez à l'Esprit Saint ; vous êtes bien comme vos pères !

 Y a-t-il un prophète que vos pères n'aient pas persécuté ? Ils ont même fait mourir ceux qui annonçaient d'avance la venue du Juste, celui-là que vous venez de livrer et de mettre à mort.

Vous qui aviez reçu la loi communiquée par les anges, vous ne l'avez pas observée. »

 En écoutant cela, ils s'exaspéraient contre lui, et grinçaient des dents.

 Mais Étienne, rempli de l'Esprit Saint, regardait vers le ciel ; il vit la gloire de Dieu, et Jésus debout à la droite de Dieu.

 Il déclara : « Voici que je contemple les cieux ouverts : le Fils de l'homme est debout à la Ceux qui étaient là se bouchèrent les oreilles et se mirent à pousser de grands cris ; tous à la fois, ils se précipitèrent sur lui,

 l'entraînèrent hors de la ville et commencèrent à lui jeter des pierres. Les témoins avaient mis leurs vêtements aux pieds d'un jeune homme appelé Saul.

Étienne, pendant qu'on le lapidait, priait ainsi : « Seigneur Jésus, reçois mon esprit. »

Puis il se mit à genoux et s'écria d'une voix forte : « Seigneur, ne leur compte pas ce péché. » Et, après cette parole, il s'endormit dans la mort

 Quant à Saul, lui aussi approuvait ce meurtre.

 

Actes 7,51-7,1a

 

Commentaires

 Notre texte commence avec la fin du discours d'Etienne qui se justifie lors de son procès. Il avait commencé en s'adressant à ses « frères et pères », et maintenant il parles à des « hommes à la nuque raide et incirconcis de cœur et d'oreilles » ! Etienne utilie l'expression par laquelle Dieu désignait le peuple idolâtre après l'affaire du veau d'or ainsi qu’ une image lancée par Jérémie pour dire l'incapacité de Jérusalem à s'ouvrir aux réalités spirituelles (Jr 6,10;9,26). Etienne accuse ses interlocuteurs de résister à l'Esprit Saint comme leurs pères.

 

Ainsi Etienne a exaspéré ses auditeurs qui veulent le faire taire le considérant comme dangereux. Il doit se rendre compte qu'il a signé son arrêt de mort et qu'il va subir le même sort que les prophètes qui ont parlé de manière insupportable. Mais Étienne est au-delà de toute crainte terrestre, car il est rempli de l'Esprit, il a la vision de la gloire de Dieu et de Jésus dans le ciel et il proclame la gloire de celui qu'ils ont mis à mort, utilisant le terme de Fils de l'Homme que seul Jésus prononçait pour se désigner lui-même.

Les membres du Sanhédrin se mettent à hurler et se précipitent pour lapider Etienne, lynchage spontané, sans prendre le temps de prononcer une sentence.

 

Luc a certainement le désir de faire un parallèle entre la mort d'Etienne et celle de Jésus : comme Jésus était réconforté par un ange à Gethsémani (Lc 22, 44), Etienne est réconforté par la vision du Christ en gloire, comme Jésus était mort en remettant son esprit entre les mains du Père et en demandant le pardon pour ses bourreau, les deux paroles d'Étienne sont l'exacte réplique de celles du Christ : « ne leur compte pas ce péché », demande de pardon prononcé d'une voix forte, comme ultime témoignage public.

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