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Centre d'enseignement de théologie à distance

Saint François d’Assise

GIOTTO DI BONDONE – , vers 1265 – 1337Saint François d'Assise recevant les stigmates, Vers 1295 – 1300Musée du Louvre

Décrit en 1550 et 1568 par Vasari dans l'église San Francesco de Pise, le retable provient sans doute d'une des chapelles du transept. Les quatre scènes de la vie de saint François d'Assise (1182-1226) sont à rapprocher des fresques de la vie du saint, peintes dans l'église supérieure de San Francesco d'Assise, que l'on attribue à Giotto.

Peint en 1300 pour une église de Pise, ce retable a pour thème un des épisodes fameux de la vie de saint François rapportés par ses compagnons : le miracle de la Verna ou la stigmatisation du saint.

Deux ans avant sa mort, saint François s'était retiré dans la Toscane avec cinq de ses Frères, sur le mont Alverne, afin d'y célébrer l'Assomption de la Très Sainte Vierge 

C'était aux environs de la fête de l'Exaltation de la Sainte Croix, François priait les bras étendus dans l'attente de l'aube, agenouillé devant sa cellule. «O Seigneur Jésus-Christ, disait-il, accorde-moi deux grâces avant que je meure. Autant que cela est possible, que dans mon âme et aussi dans mon corps, je puisse éprouver les souffrances que toi, tu as dû subir dans ta cruelle Passion, et ressentir cet amour démesuré qui t'a conduit, Toi, le Fils de Dieu, à souffrir tant de peines pour nous, misérables pécheurs!»

Tandis qu'il contemplait avec grand recueillement les souffrances du Sauveur, voici qu'il vit descendre du ciel un séraphin sous la forme d'un homme crucifié, attaché à une croix. Cet esprit céleste portait six ailes de feu dont deux s'élevaient au-dessus de sa tête, deux s'étendaient horizontalement, tandis que deux autres se déployaient pour voler et les deux dernières recouvraient tout le corps. Devant cet étrange spectacle, l'âme de François éprouva une joie mêlée de douleur. Le séraphin s'approcha de lui et cinq rayons de lumière et de feu jaillirent des cinq plaies de l'ange crucifié pour venir frapper le côté, les deux mains et les deux pieds du Saint, y imprimant pour toujours la trace des sacrés stigmates de Notre-Seigneur.

(Thomas de Celano, religieux franciscain, a écrit la vie de saint François une première fois en 1232 , l'année même de la canonisation : c'est la Vita Prima. À la demande du Chapitre général de 1244, il a écrit une nouvelle vie de Saint-François qui contient des détails et des faits dont il n'avait pas eu connaissance en 1228. C'est la Vita Secunda. Enfin Il a complète enfin son œuvre en rédigeant un Traité des miracles de Saint François.)

Dans cette peinture, Giotto s'accorde parfaitement avec la spiritualité franciscaine, et devant s'adresser au plus grand nombre des fidèles, il situe d'abord l'action dans un paysage d'arbres et de rochers. Saint François est d'abord un homme dont le visage et le corps sont modelés par l'ombre et la lumière et dont les traits expriment la crainte face au miracle. La posture et la gestuelle sont celles de la prière et de l'adoration.

Sur la partie principale du panneau, Giotto a choisi de représenter, non plus une figure en pied, hiératique, comme on le voit traditionnellement sur les retables au XIIIe siècle, saint François d'Assise est en prière sur le mont Alverne où il reçoit les stigmates du Christ crucifié qui lui apparaît sous la forme d'un séraphin.

La prédelle du retable représente quatre scènes de la vie du saint : à gauche, le songe d'Innocent III qui en rêve voit saint François soutenir une église sur le point de s'écrouler ; au centre, le pape qui approuve les statuts de l'ordre des franciscains ; à droite, saint François prêchant aux oiseaux, démontrant ainsi que la Parole de Dieu s'adresse à tous les êtres vivants.

Le texte biblique

 Mais pour moi, que la croix de notre Seigneur Jésus Christ reste mon seul orgueil. Par elle, le monde est à jamais crucifié pour moi, et moi pour le monde.

Ce qui compte, ce n'est pas d'avoir ou de ne pas avoir la circoncision, c'est la création nouvelle.

Pour tous ceux qui suivent cette règle de vie et pour le véritable Israël de Dieu, paix et miséricorde.

Dès lors, que personne ne vienne me tourmenter. Car moi, je porte dans mon corps la marque des souffrances de Jésus.

Frères, que la grâce de notre Seigneur Jésus Christ soit avec votre esprit. Amen.

Gal 6,14-18

Commentaires

Ce texte est la finale de la lettre de saint Paul aux Galates, c'est sa signature et sa pensée.

Comme s'il craignait qu'on falsifie sa lettre, Paul tient à écrire de sa propre main les dernières lignes de sa missive en utilisant une écriture avec de gros caractères et rappelle ainsi l'essentiel de sa pensée. C'est une coutume pour les écrivains antiques. Il reprend ici de nombreux éléments de sa lettre aux Galates en ayant le souci d'opposer le titre de gloire obtenu en faisant un circoncis supplémentaire (versets précédents :  « Tous ceux qui veulent se faire bien voir à un plan purement humain, ce sont eux qui veulent vous obliger à la circoncision ; c'est seulement afin d'éviter d'être persécutés pour la croix du Christ. Car ceux qui reçoivent la circoncision n'observent pas eux-mêmes la Loi ; ils veulent seulement vous imposer la circoncision pour avoir dans votre corps un motif d'orgueil »), et le titre de gloire acquis par la croix de Notre Seigneur Jésus Christ.

 

Ici Paul souligne sa communion à la croix du Christ et se pose en opposition totale aux judaïsants, car il n'appartient pas à l'ordre de la chair, il s'attache à la croix de Jésus. La croix est du côté de l'Esprit et Paul trouve dans l'attachement à la croix du Christ un réel motif d'orgueil, une gloire. D'ordinaire, Paul dénonce impitoyablement la gloriole de l'homme (chez le pharisien ou chez le stoïcien) qui met en lui-même sa propre confiance. Pourtant Paul connaît une gloire légitime, qui se fonde en Dieu. C'est la croix considérée comme le plus infâmant des supplices par les païens et comme une malédictions par les Juifs, qui devient la gloire de Paul. Fièrement il en arbore les « marques » stigmates, sur son corps, comme l'esclave portant le signe de son maître.

 

Il exprime cela sous la forme d'un souhait, d'une prière, d'un engagement.

A tout jamais avec la croix le monde et toutes ses certitudes ont été crucifiés, il n'y a plus rien à attendre d'eux. Une rupture a surgi entre Paul et le monde. L'important pour Paul est la création nouvelle : « si quelqu'un (tout homme, juif, païen, circoncis ou non) est en Christ, il est une nouvelle créature » (2 Co 5, 17-18). Le monde ancien s'oppose au monde renouvelé par l'Esprit.

 

A ceux qui s'attachent à la croix du Christ et qui sont donc créature nouvelle, ainsi qu'au véritable Israël de Dieu, Paul souhaite paix et miséricorde. Paul utilise ce terme Israël, seule mention dans cette épitre, et cela est significatif. Il utilise souvent le terme « Juifs » qui a une désignation purement ethnique donnée par les non-juifs. Paul semble faire une ouverture vers le mystère d'Israël dont il traitera dans sa lettre aux Romains. Par ce souhait de paix et de miséricorde, Paul espère désarmer ceux qui lui reprocheraient de brader l'héritage des Pères. Seul le Christ réalise la, promesse : s'attacher à lui par une foi sans défaillance, c'est se montrer fils d'Abraham et appartenir à la nouvelle création.

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