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Centre d'enseignement de théologie à distance

Nativité de Jean Baptiste

   Cathédrale  Notre-Dame d’Amiens, France –  Zacharie donne le nom de Jean Baptiste.  XVIe.


Ce panneau fait partie de la clôture Nord du chœur de la cathédrale d’Amiens qui représente différentes scènes de la vie de Jean Baptiste.

Au début du xvie siècle, le doyen du chapitre Andrien de Hénécourt , opulent mécène, commanda au sculpteur Antoine Ancquier  une imposante clôture afin d'entourer et d'isoler le chœur.

Cette clôture de chœur avait une double fonction :  d'une part  d'isoler le chapitre et les stalles du bruit que faisaient les pèlerins défilant autour du chœur dans le déambulatoire, ce qui gênait fortement les chanoines. ; d'autre part, la clôture devait avoir un aspect pédagogique d'enseignement religieux auprès de ces pèlerins.

 La clôture devait comporter une série de scènes sculptées et colorées expliquant notamment la vie des saints. De plus, au sein de cette clôture on pouvait  édifier des édifices pour abriter  les tombes d'hommes illustres liés à la cathédrale.

La clôture fut achevée vers 1530.

Au XVIIIe des modifications de l’ornementation du chœur, entraînèrent la destruction d’une grande partie de cette clôture

 Il n'en reste plus actuellement que deux portions situées au niveau des dossiers des stalles, donc au niveau de la partie du chœur jouxtant la croisée du transept, c'est-à-dire de la partie occidentale du chœur.  L'une, située au sud des stalles, est appelée clôture méridionale, l'autre, au nord, étant la clôture septentrionale.

Ce panneau peint représente donc Zacharie inscrivant le nom de Jean sur une tablette alors qu’il encore sourd et muet. Ses yeux fermés, levés au ciel ne sont pas tournés vers la tablette ! Elizabeth présente son enfant emmailloté, elle est venue au temple selon la tradition pour faire circoncire l’enfant et lui donner un nom.  Derrière Elizabeth un personnage représente la famille et les voisins.

Les personnages portent les habits du moyen Age comme cela se faisait à l’époque gothique. Ils sont comme situés dans un intérieur à la mode, murs, fenêtre, mobilier.

La scène est insérée dans un médaillon polylobé, motif que l’on retrouve dans les vitraux ou les médaillons des travaux du mois à la base des murs des façades des cathédrales.

Le texte biblique

  Quand arriva le moment où Élisabeth devait enfanter, elle mit au monde un fils.

 Ses voisins et sa famille apprirent que le Seigneur lui avait prodigué sa miséricorde, et ils se réjouissaient avec elle.
  Le huitième jour, ils vinrent pour la circoncision de l'enfant. Ils voulaient le nommer Zacharie comme son père.
 Mais sa mère déclara : « Non, il s'appellera Jean. »
  On lui répondit : « Personne dans ta famille ne porte ce nom-là ! »
  On demandait par signes au père comment il voulait l'appeler.
 Il se fit donner une tablette sur laquelle il écrivit : « Son nom est Jean. » Et tout le monde en fut étonné.
  A l'instant même, sa bouche s'ouvrit, sa langue se délia : il parlait et il bénissait Dieu.
  La crainte saisit alors les gens du voisinage, et dans toute la montagne de Judée on racontait tous ces événements.
  Tous ceux qui les apprenaient en étaient frappés et disaient : « Que sera donc cet enfant ? » En effet, la main du Seigneur était avec lui.

L'enfant grandit et son esprit se fortifiait. Il alla vivre au désert jusqu'au jour où il devait être manifesté à Israël.

 

Lc 1,57-66.80

Commentaires

 La naissance de Jean est racontée brièvement, mais avec une signification théologique forte ; le verbe « arriva »  ou « fut accompli », est celui utilisé pour parler de la naissance de Jésus.

C’est l’accomplissement du projet de Dieu qui est souligné.

La circoncision est à peine mentionnée alors que la question du nom à donner à l’enfant est plus développée.

Elizabeth est le personnage central, c’est elle qui s’oppose à la tradition consistant à donner au nouveau-né le nom de son père. C’est elle qui propose le nom de Jean, nom inusité dans la famille. Elle n’avait pu communiquer avec son mari. Voilà encore un signe de l’intervention de Dieu qui guide l’histoire destiné à Zacharie et au lecteur qui a lu quelques versets plus haut la vision de l’ange à Zacharie (Lc 1,13).

Le récit insiste sur le fait que Zacharie n’a pas entendu ce qu’a dit sa femme. Le père et la mère  répondent de la même manière, d’où l’étonnement des autres personnages devant ce nouveau signe d’une intervention divine.  Zacharie écrit sur une tablette : « son nom sera Jean », ce qui veut dire « le Seigneur fait grâce » ; obéissant à la parole de l’ange, il retrouve alors la parole. 

Tous sont stupéfaits, et la crainte envahit l’assemblée quand la bouche de Zacharie s’ouvre, sa langue se délie et il loue le Seigneur. Non retenu dans le texte proposé par la liturgie de ce jour, le cantique de Zacharie est lu tous les matins à la fin des Laudes, c’est le chant appelé « Benedictus » qui a son répandant avec le Magnificat chanté le soir à vêpres

« Que sera cet enfant ? » demandent les voisins étonnés. La réponse est donnée partiellement plus tard dans le deuxième partie du cantique prophétique de Zacharie : « petit enfant, tu seras appelé prophète du Très Haut ». En effet l’ange avait dit à Marie que son fils serait appelé « Fils du Très Haut ».

Ainsi Luc continue-t-il à mettre en scène deux modes de révélation du projet de Dieu : soit par un messager céleste, soit par une inspiration de l’Esprit Saint.

La joie des voisins et de la famille est une joie de croyants : au-delà de la naissance d’un bébé, c’est l’intervention du Seigneur qui émerveille, il a prodigué sa miséricorde, à Elisabeth, elle qui était appelée la stérile.

 A la fin du texte Zacharie a déjà disparu définitivement du récit, mais Jean grandit et « se fortifie ». Il ira vivre dans le désert comme en attente, jusqu’au jour de la manifestation de sa mission par Dieu.

 

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