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Centre d'enseignement de théologie à distance

Saint Matthieu

Cette interprétation de la vocation de Matthieu par Caravage est très explicite. Jésus entre dans la pièce sombre, il irradie sa lumière sur tous les personnages. Tout le monde est appelé. Les cinq personnages autour de la table baignent tous dans la lumière qui entre avec le Christ. On y voit un jeune, deux adultes, deux vieillards : cinq hommes, au travail en pleine activité ; Matthieu tient encore dans sa main droite la pièce qu'il comptait. Sur le devant de la table sont posés un encrier, une liasse de papiers et un sac d'impôts
. Dieu vient appeler à tout âge, dans nos occupations quotidiennes et dans notre péché. L'appel a donc lieu, dans ce geste majestueux de la main. C'est la réponse qui est souvent douteuse, peureuse ou absente. Le jeune assis de face se retire vers la gauche, pose son coude sur l'épaule de Matthieu, comme s'il cherchait protection. Il voit le Christ, mais il a peur, et sa réponse ne vient pas. L'homme de dos se retourne par un geste soudain. Il entend l'appel, mais réagit avec violence : il est armé, il appuie ses mains avec force sur le banc et sur la table, il semble irrité par cet appel qui le détourne du travail. Les deux hommes à l'extrême gauche ne lèvent pas les yeux de leur besogne. Ils réagissent avec indifférence à l'arrivée de l'inconnu, plongés dans une avide énumération. Matthieu, enfin, regarde Jésus, et demande, douteux, si c'est bien lui que Jésus appelle.

Caravage a su peindre la palette des émotions qui retardent une réponse joyeuse et prompte à l'appel décisif.

C'est le Christ qui appelle. Par un geste impérieux de la main. L'appel est clair, explicite, mais n'oblige pas : le bras qui indique est souple, presque languissant. Les yeux du Christ sont dans l'ombre, et Matthieu aveuglé par la lumière ne les voit pas. Le Christ ne juge pas, ne force pas, laisse à l'homme la liberté de répondre.

Jésus appelle Matthieu à se lever et à sortir avec lui de la pénombre du négoce vers la lumière. Toutes les mains se dirigent vers Matthieu, c’est bien lui que le Seigneur appelle ?

Le texte biblique

Jésus, sortant de Capharnaüm, vit un homme, du nom de Matthieu, assis à son bureau de publicain (collecteur d'impôts). Il lui dit : « Suis-moi. » L'homme se leva et le suivit. Comme Jésus était à table à la maison, voici que beaucoup de publicains et de pécheurs vinrent prendre place avec lui et ses disciples. Voyant cela, les pharisiens disaient aux disciples : « Pourquoi votre maître mange-t-il avec les publicains et les pécheurs ? » Jésus, qui avait entendu, déclara : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Allez apprendre ce que veut dire cette parole : C'est la miséricorde que je désire, et non les sacrifices. Car je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs. »
Mt 9,9-13

Commentaires

Jésus appelle à le suivre, à devenir disciple. Sa parole est toute puissante aussi bien sur les cœurs que sur la tempête que sur les possédés ou les consciences, comme cela est évoqué dans le contexte du texte que nous lisons aujourd’hui.
Jésus appelle Matthieu : « suis-moi ».
L’appel s’adresse à tous, pas seulement aux justes mais aussi aux pécheurs.
Matthieu avait des mœurs douteuses. Il était financier, collecteur d’impôts toujours soupçonnés de baigner dans des histoires louches : les collecteurs d’impôts ou publicains dans l’empire romain se payaient directement sur le peuple. Moralement, ce n’était pas reluisant.
Et Jésus, lui, l’a choisi ! Jésus n’agit jamais sur le qu’en dira-t-on ; il agit sur le qu’en dira Dieu . Il choisit des gens ordinaires, pour un travail extraordinaire (la mission). C’est rassurant pour nous Car nous aussi nous sommes ordinaires. Et Jésus nous dit que nous avons chacun une place. Si nous ne la prenons pas, elle restera vide. C’est la vocation.
Matthieu cite le texte d’Osée (6,6) : « C'est la miséricorde que je désire, et non les sacrifices » ; mais le texte d’Osée dit : « c’est l’amour qui me plait, non le sacrifice ». Le prophète s’adresse à un peuple qui ne manque pas d’offrir des sacrifices prévus par la coutume et les fêtes traditionnelles, mais qui n’a jamais imaginé que Dieu puisse attendre autre chose de ses fidèles.
Pour Jésus, cette capacité d’aimer Dieu que nous ne voyons pas, ne fait qu’un avec une attitude habituelle, faite d’une ouverture de l’esprit et d’une générosité du cœur, par laquelle on ne s’empresse pas de juger son prochain lorsque son attitude nous déconcerte, mais on cherche à le comprendre en se mettant à sa place.

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