En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Nativite de la Vierge
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Icône de la Nativité de la mère de Dieu (Novgorod, Russie, fin 15e siècle)
Malgré l'importance de cet évènement l'Evangile ne dit rien de la naissance de la Mère de Dieu, bien qu'il décrive en détails celle de Jean Baptiste. C'est dans le proto-évangile de Jacques (apocryphe, texte populaire de la fin du deuxième siècle), que l'on trouve quelques lignes sur la naissance de Marie.
La nativité de la Vierge se passe à l'intérieur d'une maison dont les structures architecturales apparaissent au fond. L'intérieur est indiqué par le symbole du voile rouge au dessus des façades des bâtiments. Ce voile est signe de protection bienveillante.
Sur un grand lit est couchée Anne qui vient de mettre au monde Marie. Celle-ci se trouve dans les mains des servantes qui s'apprêtent à lui donner le bain. Représentation traditionnelle de toute naissance. Jeune enfant à l’avenir extraordinaire puisqu’elle sera la mère de Dieu, et ancrera Jésus dans son humanité, Marie connaît une naissance normale. Cette naissance inaugure le mystère qui a pour terme « l’union du verbe avec la chair ». Joachim du haut de sa tourelle admire la scène.
« Anne fut libérée de la stérilité pour engendrer une vierge qui mettra au monde le Dieu incarné. La miraculeuse naissance de Marie doit être vue comme un pas en avant dans ce mouvement d'amour de Dieu vers les hommes pour leur donner le salut. », écrit Egon Sendler, (Jésuite, né en Silésie en 1923, spécialiste de l'art byzantin.)
La paix et la joie règnent dans cette représentation. La joie de cette naissance de Marie, au foyer d’Anne et de Joachim a fait lever sur le monde l’espérance et l’aurore du salut.
La généalogie de Jésus est assurée par la Vierge Marie dont la naissance elle même est exceptionnelle, elle est immaculée, et engendrera l’Enfant Jésus par l’intervention de l’Esprit.
Le texte biblique
La généalogie était devenue un genre littéraire traditionnel pour présenter un personnage important. Les premiers chrétiens savaient que Jésus était un descendant de David. C’est ce que tente de montrer Matthieu en listant trois fois quatorze générations depuis Abraham jusqu’à Joseph ; peut-être faut-il noter que le nombre 14 est le nombre équivalent à la somme des lettres de DaViD. Cela veut montrer à la fois que Jésus est bien un homme, un homme comme nous, et qu’il est le roi-messie, descendant de David, attendu par les juifs.
La généalogie aboutit à Joseph, mais le paragraphe suivant apprend qu’il n’est pour rien dans cette naissance, Marie a conçu Jésus de façon virginale par l’action de l’Esprit. Joseph est un homme juste, il pense à répudier Marie en secret, il ne veut pas donner de nom humain à cet enfant du miracle. Pourtant, si Marie lui a donné son être d’homme, c’est Joseph qui doit lui donner son nom, et lui assurer sa place dans la société en l’insérant dans sa lignée. L’ange lui dit d’appeler l’enfant « Jésus », ce qui signifie « Dieu sauve ». Ainsi se réalise la prophétie d’Isaïe qui annonçait l’Emmanuel, « Dieu avec nous » ; c’est aussi le nom par lequel Matthieu caractérisera Jésus à la fin de son livre après le récit de sa vie, de sa mort et de sa résurrection : « et moi je suis avec vous, jusqu’à la fin du monde » (Mt 28, 20).
Le rôle de Joseph s’accomplit dans la fidélité à l’esprit, dans la continuité de ce qu’annonçait la généalogie. C’est l’Esprit de Dieu qui présidait à la création : le terme de « genèse », traduit ici par le terme « origine » ( versets 1 et 18), montre que le même Esprit créateur agit en plénitude en Marie, grâce à l’accueil que lui fait en Joseph l’humanité.
Commentaires
Voici la table des origines de Jésus Christ, fils de David, fils d'Abraham. Abraham engendra Isaac, Isaac engendra Jacob, Jacob engendra Juda et ses frères, Juda, de son union avec Thamar, engendra Pharès et Zara, Pharès engendra Esrom, Esrom engendra Aram, Aram engendra Aminadab, Aminadab engendra Naassone, Naassone engendra Salmone, Salmone, de son union avec Rahab, engendra Booz, Booz, de son union avec Ruth, engendra Jobed, Jobed engendra Jessé, Jessé engendra le roi David. David, de son union avec la femme d'Ourias, engendra Salomon, Salomon engendra Roboam, Roboam engendra Abia, Abia engendra Asa, Asa engendra Josaphat, Josaphat engendra Joram, Joram engendra Ozias, Ozias engendra Joatham, Joatham engendra Acaz, Acaz engendra Ézékias, Ézékias engendra Manassé, Manassé engendra Amone, Amone engendra Josias, Josias engendra Jékonias et ses frères à l'époque de l'exil à Babylone. Après l'exil à Babylone, Jékonias engendra Salathiel, Salathiel engendra Zorobabel, Zorobabel engendra Abioud, Abioud engendra Éliakim, Éliakim engendra Azor, Azor engendra Sadok, Sadok engendra Akim, Akim engendra Élioud, Élioud engendra Éléazar, Éléazar engendra Mattane, Mattane engendra Jacob, Jacob engendra Joseph, l'époux de Marie, de laquelle fut engendré Jésus, que l'on appelle Christ (ou Messie). Le nombre total des générations est donc : quatorze d'Abraham jusqu'à David, quatorze de David jusqu'à l'exil à Babylone, quatorze de l'exil à Babylone jusqu'au Christ.
Voici quelle fut l'origine de Jésus Christ. Marie, la mère de Jésus, avait été accordée en mariage à Joseph ; or, avant qu'ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l'action de l'Esprit Saint. Joseph, son époux, qui était un homme juste, ne voulait pas la dénoncer publiquement ; il décida de la répudier en secret. Il avait formé ce projet, lorsque l'ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse : l'enfant qui est engendré en elle vient de l'Esprit Saint ; elle mettra au monde un fils, auquel tu donneras le nom de Jésus (c'est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. » Tout cela arriva pour que s'accomplît la parole du Seigneur prononcée par le prophète : Voici que la Vierge concevra et elle mettra au monde un fils, auquel on donnera le nom d'Emmanuel, qui se traduit : « Dieu-avec-nous ».
Mt 1,1-23