En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Fête de la Trinité
Titien (1490- 1576) . La Trinité en gloire ou la gloire. c.1552-1554 Prado, Madrid
Titien réalise ici une grande composition formant un ovale projeté vers le spectateur, qui le fait participer à la scène : la Trinité en gloire dans les cieux, montrant distinctement les trois personnes, Père et Fils en grandes robes bleues et tenant un globe, et la colombe de l’Esprit qui irradie sa lumière. La Trinité est inscrite dans un grand halo lumineux tourné vers l’avant, et dont des rayons atteignent les hommes en prière.
La foule des hommes montent vers la Trinité. On peut y reconnaît des personnages importants, l’empereur Charles V qui a commandé la toile, l’impératrice et Philippe II, les membres de la famille et, en dessous, le chœur des bienheureux, les saints, les évangélistes et les prophètes. Les hommes en détresse supplient la Trinité dans une prière fervente et pleine d’espérance. Toute l’humanité est présente, hommes et femmes, riches et pauvres, de toutes races, jeunes et vieux. La Vierge vêtue d’un manteau du même bleu que ceux du Père et du Fils se tient debout sur la partie inférieure de la nuée, elle intercède pour le genre humain vers qui elle dirige son regard. La prédominance de la couleur et de la lumière, la conception de l’ensemble et la quantité des personnages variés introduisent le spectateur dans cette mouvance d’adoration de la Trinité.
Le texte biblique
Ce passage exprime l'action commune du Père, du Fils et de l'Esprit au cœur des hommes. La Trinité est évoquée dans son action directe auprès des hommes, dans leur existence même. Paul s’appuie sur sa propre expérience pour nous aider à découvrir ce qui change dans notre vie à partir du moment où, grâce à la foi, l’orientation juste vers Dieu (la “justice”) a été rétablie en nous. D’abord, un sentiment de paix : nous sommes en paix avec Dieu., ce qui signifie que nous sommes entrés dans une dynamique nouvelle, en opposition à celle évoquée au chapitre précédent de l’épître (Rm 4, 5), où était rappelée notre condition de faibles, pécheurs, impies. Par le Christ les hommes sont en paix avec Dieu qui fait d'eux des justes par la foi. La grâce et la paix nous sont accordés. Le don de l’Esprit nous comble de l’amour de Dieu. Au milieu de la détresse, malgré l’influence toujours présente du péché, les hommes persévèrent et tiennent bon parce que l'Esprit répand dans le fond de leur être l'amour de Dieu. C’est l’entrée dans la vie de foi, d’espérance et de charité : les trois vertus sont citées. La participation à la gloire de Dieu, l’accès au monde de la grâce, la persévérance peuvent être sources d'orgueil et de fierté parce qu'elles sont l'œuvre du Père, de Jésus Christ et de l'Esprit : foi, espérance et amour sont dons de Dieu. La vie spirituelle est partage de la vie divine. La souffrance, les épreuves prennent alors un sens nouveau. Elles redonnent énergie et espérance au chrétien qui sait que son espérance ne peut être déçue car l'amour de Dieu ne trompe pas : parce qu’ils se savent aimés, les chrétiens peuvent croire que le projet de Dieu se réalise, malgré tout ; au cœur même de la détresse de la persécution, leur espérance tiendra bon, car elle s’appuie sur un roc : la participation à la vie divine.
Commentaires
Frères, Dieu a fait de nous des justes par la foi ; nous sommes ainsi en paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a donné, par la foi, l'accès au monde de la grâce dans lequel nous sommes établis ; et notre orgueil à nous, c'est d'espérer avoir part à la gloire de Dieu. Mais ce n'est pas tout : la détresse elle-même fait notre orgueil, puisque la détresse, nous le savons, produit la persévérance ; la persévérance produit la valeur éprouvée ; la valeur éprouvée produit l'espérance ; et l'espérance ne trompe pas, puisque l'amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l'Esprit Saint qui nous a été donné.
Rm 5, 1-5