En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Semaine de prière pour l’unité des chrétiens
Le baiser de Simon-Pierre et d'André – icône offerte par le pape de Rome Paul VI au patriarche de Constantinople Athenagoras 1er, le 5 janvier 1964, comme signe de réconciliation suite à la levée des excommunications mutuelles de 1054. Les deux saints Apôtres, Pierre le Coryphée et André le Protoclite, s'embrassent, dans un langage éloquent d'amour, sous le Christ glorieux. André a été le premier à se placer à la suite du Seigneur, Pierre a été appelé à confirmer ses frères dans la foi. « Leur baiser sous le regard du Christ est une invitation à poursuivre le chemin entrepris, vers cet objectif d'unité que nous voulons atteindre ensemble ».(Jean Paul II)
Le texte biblique
C’est la semaine prière pour l’unité des chrétiens : ainsi commence la première prière proposée par la Conseil Œcuménique des Eglises : « De l’Orient et de l’Occident, du Nord et du Midi, toutes les nations, tous les peuples bénissent le créateur des créatures par une bénédiction nouvelle, car il a fait lever la lumière du soleil aujourd’hui sur le monde ».
Au lieu de dire aux Corinthiens de former un seul corps, Paul à l’inverse de notre pensée d’aujourd’hui, part du corps unique du Ressuscité pour montrer qu’ il peut être diversifié, articulé, sans cesser d’être un. En fait Paul transpose une fable connue depuis le 12e siècle av. J-C, les membres et l’estomac, conception courante dans l'antiquité : il y a un lien étroit entre le roi et son peuple. « Nous voici, nous sommes tes os et ta chair » déclarent à David toutes les tribus d'lsraël (II Samuel, V 2).
Paul ne compare pas l’Eglise au corps du Christ, elle est le corps du Christ dont l’unité est fondée sur la baptême. Quelle que soit leur origine, juifs ou païens, esclaves ou hommes libres, les baptisés ne font qu'un. Le baptême est fondement d'unité entre les hommes. Les chrétiens vivent une complémentarité qui leur est donnée par le Saint-Esprit dans le baptême.
Il n’y a pas de véritable communauté sans que chacun participe activement à la vie de cette communauté, mettant ses talents au service de tous. Dès que nous vivons dans la foi, l’Esprit éveille en nous de nouvelles forces. Paul établit un ordre d’importance parmi les dons, en mettant en avant ce qui est le plus nécessaire au développement de l’Eglise.
La préface de ce jour invite tous les chrétiens à devenir le corps du Christ : « par lui, tu nous conduis à la connaissance de la vérité, nous appelant à devenir son corps grâce à la même foi ,et par un seul baptême ; par lui, tu répands ton Esprit Saint sur tous les peuples du monde, l’Esprit qui met en œuvre ses dons les plus divers et qui réalise l’unité : il habite le cœur de tes fils , il remplit l’Eglise tout entière, il ne cesse de la guider. »
Commentaires
Prenons une comparaison : notre corps forme un tout, il a pourtant plusieurs membres ; et tous les membres, malgré leur nombre, ne forment qu'un seul corps. Il en est ainsi pour le Christ. Tous, Juifs ou païens, esclaves ou hommes libres, nous avons été baptisés dans l'unique Esprit pour former un seul corps. Tous nous avons été désaltérés par l'unique Esprit. Le corps humain se compose de plusieurs membres, et non pas d'un seul. Le pied aura beau dire : « Je ne suis pas la main, donc je ne fais pas partie du corps », il fait toujours partie du corps. L'oreille aura beau dire : « Je ne suis pas l'œil, donc je ne fais pas partie du corps », elle fait toujours partie du corps. Si, dans le corps, il n'y avait que les yeux, comment pourrait-on entendre ? S'il n'y avait que les oreilles, comment pourrait-on sentir les odeurs ? Mais, dans le corps, Dieu a disposé les différents membres comme il l'a voulu. S'il n'y en avait qu'un seul, comment cela ferait-il un corps ? Il y a donc à la fois plusieurs membres, et un seul corps. L'œil ne peut pas dire à la main : « Je n'ai pas besoin de toi » ; la tête ne peut pas dire aux pieds : « Je n'ai pas besoin de vous ». Bien plus, les parties du corps qui paraissent les plus délicates sont indispensables. Et celles qui passent pour moins respectables, c'est elles que nous traitons avec plus de respect ; celles qui sont moins décentes, nous les traitons plus décemment ; pour celles qui sont décentes, ce n'est pas nécessaire. Dieu a organisé le corps de telle façon qu'on porte plus de respect à ce qui en est le plus dépourvu : il a voulu qu'il n'y ait pas de division dans le corps, mais que les différents membres aient tous le souci les uns des autres. Si un membre souffre, tous les membres partagent sa souffrance ; si un membre est à l'honneur, tous partagent sa joie. Or, vous êtes le corps du Christ et, chacun pour votre part, vous êtes les membres de ce corps. Parmi ceux que Dieu a placés ainsi dans l'Église, il y a premièrement des apôtres, deuxièmement des prophètes, troisièmement ceux qui sont chargés d'enseigner, puis ceux qui font des miracles, ceux qui ont le don de guérir, ceux qui ont la charge d'assister leurs frères ou de les guider, ceux qui disent des paroles mystérieuses. Tout le monde évidemment n'est pas apôtre, tout le monde n'est pas prophète, ni chargé d'enseigner ; tout le monde n'a pas à faire des miracles, à guérir, à dire des paroles mystérieuses, ou à les interpréter.
(1 Cor 12,12-30)