En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
« Seigneur, à qui irions-nous ?
Le Pérugin, 1448-1523, La remise des clés à saint Pierre, 1482 env, décoration des murs de la chapelle Sixtine, Vatican.
Jésus remettant deux clés à saint Pierre
Le Pérugin représente ici une foule importante autour de Jésus remettant deux clés à saint Pierre agenouillé devant lui. Quelques personnages près d’eux portent des auréoles, ils sont prêts à suivre le Christ. Les autres vers les bords du cadre n’en portent pas (occasion pour Le Pérugin de dresser des portraits de personnages contemporains). Ils sont là et argumentent entre eux sur ce qui se passe devant eux.
Une large esplanade
Une large esplanade à grands carreaux s’étend derrière eux, jusqu’à un ensemble d’édifices, montrant les idéaux de perfection classique de la Renaissance.
D’autres personnages
D’autres personnages sont dispersés ou rassemblés en groupes, ils courent, jouent, discutent. Ils semblent étrangers à la scène qui se déroulent au premier plan du tableau.
Le paysage élargit la scène
Et au-delà le paysage élargit la scène vers la campagne. Le Pérugin y insère des douces collines avec des arbrisseaux se perdant au loin vers l’horizon donnant une impression de distance infinie.
Le texte biblique
Lecture de l’évangile selon Jean (Jn 6, 60-69)
Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, déclarèrent : « Cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ? »
Jésus savait en lui-même que ses disciples récriminaient à son sujet. Il leur dit : « Cela vous scandalise ?
Et quand vous verrez le Fils de l’homme monter là où il était auparavant !…
C’est l’esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie.
Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. » Jésus savait en effet depuis le commencement quels étaient ceux qui ne croyaient pas, et qui était celui qui le livrerait.
Il ajouta : « Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père. »
À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner.
Alors Jésus dit aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? »
Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle.
Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu. »
Jn 6, 60-69
Les discours de Jésus sont difficiles à entendre.
Les discours de Jésus sont difficiles à entendre, non seulement les Juifs se détachent de Jésus, mais aussi des disciples. Tous les évangélistes évoquent cette crise entre Jésus et ses disciples Jean qui se réfère à sa communauté, permet à chaque lecteur appelé à devenir disciple, de mesurer les exigences de la foi.
La parole de Jésus, est une paroles agissante, elle fait ce qu’elle dit (selon le terme grec utilisé, « rhema ». La Parole de Dieu est créatrice, comme les paroles de Jésus : elles ont la force de l’Esprit, ce souffle créateur de Dieu qui ne cesse d’agir.
Jésus vient de donner sa « chair » à manger.
Jésus vient de donner sa « chair » à manger, celle qui porte la vie éternelle. Jésus explique que ce don de la « chair » en nourriture, c’est la Parole de Dieu qui est lui-même. Jésus se désigne ainsi comme la Parole qui fait vivre d’une vie nouvelle, née de l’Esprit, une vie reçue de Dieu, une vie que la mort ne détruit pas.
Mais il faut y croire.
Or Jésus sait qu’il y en a parmi ses auditeurs qui ne croient pas.
Jésus répond que la foi est un don du Père. Alors le Père ne donnerait -il pas à tous les hommes, aurait-il ses privilégiés ?
Le texte de Jean offre une clé de compréhension « voulez vous partir vous aussi ? » . Chacun est libre de se mettre à l’écoute, de suivre Jésus. Pierre répond : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. »
Certes la foi est un don gratuit… certains l’ignorent. Un bien grand mystère, comment l’Esprit Saint rejoint-il chacun ?