En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Impossible de se taire
Lisbius se proclame disciple du Christ, 1317, in Vie et passion de saint Denis, BNF
Lisbius
Lisbius est un disciple de saint Denis. Sa conversion est illustrée dans le manuscrit « Vie et passion de saint Denis » (mort en 258), écrit par le moine Yves de l’abbaye de saint Denis au début du 14ème siècle
Une fois converti, Lisbius n’a de cesse de proclamer sa foi devant le gouverneur Fescennius Sissinnius qui le torturera et le condamnera à mort
Lisbius, Denis, Rustique et Eleuthère devant Sissinnius
Lisbius est représenté à gauche, entouré de deux soldats en armure. De sa main droite sort un phylactère qui forme un dôme sous lequel avancent trois personnages.
À leur tête l’évêque Denis est coiffé de sa mitre. Il est suivi de deux disciples Rustique et Eleuthère, tous trois entourés également de soldats.
Le phylactère arrive dans la main du gouverneur assis sur son trône dans une pose élégante et vêtu d’une belle armure bleue.
La vie quotidienne à Paris
Dans le bas de la miniature sont représentées des scènes de la vie quotidienne parisienne.
Sur un pont enjambant la Seine, une charrette tirée par des chevaux et chargée de balles de céréales s’avance traversant la porte de la ville ; un homme porte un ballot qu’il va livrer dans la ville.
En contre bas, sur la Seine, deux bateaux lourdement chargés naviguent, un homme pagayant pour les faire avancer.
Le texte biblique
Lecture du Livre des Actes des apôtres (Ac 4, 13-21)
En ces jours-là, les chefs du peuple, les Anciens et les scribes constataient l’assurance de Pierre et de Jean et, se rendant compte que c’était des hommes sans culture et de simples particuliers, ils étaient surpris ; d’autre part, ils reconnaissaient en eux ceux qui étaient avec Jésus.
Mais comme ils voyaient, debout avec eux, l’homme qui avait été guéri, ils ne trouvaient rien à redire. Après leur avoir ordonné de quitter la salle du Conseil suprême, ils se mirent à discuter entre eux. Ils disaient :« Qu’allons nous faire de ces gens-là ? Il est notoire, en effet, qu’ils ont opéré un miracle ;cela fut manifeste pour tous les habitants de Jérusalem, et nous ne pouvons pas le nier. Mais pour en limiter la diffusion dans le peuple, nous allons les menacer afin qu’ils ne parlent plus à personne en ce nom-là. »
Ayant rappelé Pierre et Jean, ils leur interdirent formellement
de parler ou d’enseigner au nom de Jésus.
Ceux-ci leur répliquèrent : « Est-il juste devant Dieu de vous écouter, plutôt que d’écouter Dieu ? À vous de juger. Quant à nous, il nous est impossible de nous taire sur ce que nous avons vu et entendu. »
Après de nouvelles menaces, ils les relâchèrent, faute d’avoir trouvé le moyen de les punir : c’était à cause du peuple, car tout le monde rendait gloire à Dieu pour ce qui était arrivé.
Ac 4, 13-21
Commentaire
La parole : Proclamation de la Bonne Nouvelle
Pierre et Jean prêchent la bonne nouvelle devant le Temple et provoquent un attroupement exceptionnel qui inquiète les autorités. Ils sont arrêtés et comparaissent devant le Sanhédrin.
On tente de faire taire les apôtres car les discours de ces illettrés entraînent les foules !
Les actes : la guérison d’un infirme
Mais ces hommes en plus de leurs paroles ont agi, ils ont guéri un infirme, l’ont relevé, était-ce un miracle ? Le texte grec parle de « signe ». Pierre avait présenté Jésus ainsi : « Il s’agit de Jésus le Nazaréen, homme que Dieu a accrédité auprès de vous en accomplissant par lui des miracles, des prodiges et des signes au milieu de vous, comme vous le savez vous-mêmes » (Ac 2,22).
La force de l’Esprit
A la suite les disciples sont animés de la puissance de l’Esprit. On ne peut les faire taire, ils donnent par leurs actes des signes visibles de leur foi.
Ils ne peuvent pas se taire
Eux-mêmes ne peuvent pas se taire, ils ressentent comme une force intérieure, la nécessité d’annoncer et de transmettre la Bonne Nouvelle à tous les hommes, et cela au risque de leur vie.
A travers les siècles, d’autres le feront aussi, ils n’ont pas vu eux-mêmes le Ressuscité, mais ils ont entendu l’appel, comme chacun de nous peut l’entendre .